Un nouveau site présente les travaux réalisés : https://salimanaji.com/
Sont présentés les nombreux projets en images
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Rédigé par Salima Naji dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans cette palmeraie très ancienne a été construit dans les années 1930 un Souk colonial d’une taille impressionnante au cœur des jardins de la palmeraie de Taghjijt : Tablaba. La taille du Souk, sa morphologie, mais aussi les techniques traditionnelles en terre crue utilisées, le rendent unique dans la région. Le souk intégrait un tribunal et des petites gargotes. Le lieu très ruiné a été perforé et mité pour d’autres usages sur ses franges et est notamment traversé par une voie. La restauration stricte du site n’est plus envisageable, ni même une réutilisation dans un usage équivalent car d’autres souks mieux desservis ont été construits ailleurs. Il importait donc de réfléchir à de nouveaux usages à donner à ce site, plus en adéquation avec les besoins actuels de l’agglomération de Taghjijt tout en essayant de conserver tout ce qui le pouvait encore, dans un ensemble grandement effondré, mais en réfléchissant à donner une nouvelle vie au site.
Réhabilité, restauré dans les règles de l’art, stabilisé ou encore partiellement reconstruit en terre crue au moment du Nouveau Décret de 2013 (application 2014) autorisant la terre crue pour la construction, le projet bénéficie d'une intelligence de mises en œuvre, essentiellement parce que j'ai été laissée très libre de faire sans carcan des normes inadaptées et stupides, véhiculées gééralement par des bureaux d'études inaptes et autistes... Lesquels s'emparent du projet et ejectent l'architecte (de son propre projet, si si ça existe !), et avec l'architecte ils disqualifient les procédés vernaculaires...
Tous les procédés ancestraux sont donc remis à l’honneur dans une logique d’innovation et de formation pilote pour la wilaya de Guelmim Oued Noun : réinvestir les techniques dites «vernaculaires» en recréant des filières constructives au profit d’un véritable développement soutenable. L’APDS, l’Agence de Développement des Provinces du Sud a instillé ce projet dès 2012, il vient d’être livré, dans l’esprit d’un développement qui respecte autant l’environnement, les Hommes et leur histoire.
In this very old palm grove, a colonial Souk of impressive size was built in the 1930s in the heart of the gardens of the Taghjijt palm grove: Tablaba. The size of the Souk, its morphology, but also the traditional clay techniques used, make it unique in the region. The souk included a court and small gargotes. The very ruined site has been perforated and mutilated for other uses on its fringes and is notably crossed by a road. The strict restoration of the site is no longer possible, nor is it possible to reuse it for an equivalent purpose, as other souks with better access have been built elsewhere. It was therefore important to think about new uses for this site, more in line with the current needs of the Taghjijt agglomeration, while trying to preserve everything that could still be preserved in a largely collapsed complex, but thinking about giving the site a new life.
Rehabilitated, restored according to the rules of the art, stabilized or even partially rebuilt in raw earth at the time of the New Decree of 2013 (application 2014) authorizing raw earth for construction, the project benefits from an intelligence of implementations, essentially because I was left very free to do without the straitjacket of the unsuitable and stupid standards, by unfit and ...autistic engineering offices... They take over the project and eject the architect (from his own project, yes, there is such a thing ! ), they disqualify the vernacular processes...
All the ancestral processes are therefore given pride of place in a logic of innovation and pilot training for the wilaya of Guelmim Oued Noun: reinvesting the so-called "vernacular" techniques by recreating constructive channels for the benefit of a truly sustainable development. The APDS, the Development Agency for the Southern Provinces, instigated this project which it has just been delivered, in the spirit of a development that respects the environment, the people and their history.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Lieux | Lien permanent | Commentaires (0)
Projet holistique co-conçu avec la paysagiste Jana Crepon de Inside/outside (Amsterdam) et David Goeury, pour ces questions de développement vrai que nous partageons depuis des décennies. Six groupements de sites en mesure de prévoir une mise en valeur touristique progressive, six HUBs qui permettent de répartir l’offre touristique en divers aménagements se logeant dans chacune des entités. Ces points d’accroche le long de la route permettent de distiller chaque qualité de la vallée en favorisant les connections et interactions entre personnes et lieux, entre les visiteurs et les habitants.
Les 6 HUBs choisis comme points d'arrêts et de découverte dans cette sublime vallée visent d'abord à favoriser les échanges, ces lieux sont avant tout conçus pour la communauté locale. La forme circulaire reconnaissable relie les différents points de la vallée. Cependant, les touristes savent également qu'ils peuvent y trouver une belle vue ou un autre centre d'intérêt, ou encore un endroit potentiel pour passer la nuit ou boire un jus de fruit. Les HUBs ont été planifiés dans des sites patrimoniaux existants remis en valeur. Telle une sorte d'acupuncture, des cercles de pierres sont donc une première notion de changement dans la vallée. Ils stimuleront davantage le tourisme rural - un tourisme qui profitera aux habitants et qui sera ancré dans leurs communautés. Salima Naji et Inside Outside s'attendent à ce que la cohésion sociale dans la vallée augmente grâce à ces développements et, plus important encore, à ce que la notion dominante d'inutilité soit remplacée par une notion de valeur. Cela conduira automatiquement à la préservation du paysage, de l'écologie historiquement unique de la vallée, de la culture et de l'architecture.
Cela fait des années que dans tous mes projets j'accompagne chaque moment, chaque action, chaque geste technique. Ce projet est à 3H de route du bureau. J'y vais tous les 15 jours en moyenne, parfois plus. C'est très important face à la poussée du ciment qui gagne, qui est la solution facile de ceux qui ne réfléchissent pas à leurs actes. Je refuse le plaquage - on me désobéit. Je décolle, je me fâche. C'est facile de concevoir un modèle, mais le faire réaliser est une ...bataille (avec l'entrepreneur, avec les ouvriers, ce qui nécessite une formation... longue, de rudes efforts) que j'ai dû mener sur place en démontant les choses, en faisant des demandes répétées. Les premiers résultats sont le fruit de ces efforts. Ce suivi difficile et exigeant doit être compris et souligné. Si c'était facile, tout le monde le ferait. L'autre partie de la démarche, qui n'est pas purement esthétique, consiste à créer de l'empowerment. Cela n'est pas visible. Mais le plus important... Au début, les habitants nous ont demandé d'enlever les pierres et de les remplacer par du béton armé ! Nous avons dû convaincre, des réunions plénières avec le maire, le directeur de la SDR, l'autorité. Tout le monde n'est pas convaincu d'emblée...
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Dans la sélection "d'Architectures d'aujourd'hui", hasard ou clein d'oeil mais "Architectures du bien commun est accompagné de l'ouvrage de Jane Hall "Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte / Breaking Ground, Architecture by women".
Etre une femme architecte reste un combat surtout pour proposer un autre ordre du possible vivre ensemble.
Etre une femme architecte qui pense et participe de la construction de l'espace public est un acte de subversion.
Or aujourd'hui, la subversion est au combien nécessaire pour reconstruire des horizons de vie collectif dignes et désirables.
http://www.larchitecturedaujourdhui.fr/livres-2019-la-selection-daa/
Architectures du bien commun, pour une éthique de la préservation
Salima Naji,
MétisPresses, collections vuesDensemble Essais, 2019, 240 pages, 20 €
En s’appuyant sur ses multiples expériences de chantier, Salima Naji interroge le capital de résilience des techniques dites « vernaculaires », contre les logiques globales et nocives, dont l’omniprésence actuelle du béton est l’expression la plus évidente. Architecte et docteure en anthropologie exerçant au Maroc, Salima Naji privilégie l’utilisation des matériaux et techniques locales dans une démarche de préservation environnementale et culturelle.
Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte / Breaking Ground, Architecture by women
Jane Hall
Éditions Phaidon, 2019, 224 pages, 40 €
« Diriez-vous de moi que je suis une diva si j’étais un homme ? » avait dit Zaha Hadid, bousculant plus d’un siècle de sexisme en architecture, au cours duquel les femmes se sont vues refuser l’accès aux écoles, voire aux diplômes dont elles avaient suivis les cours. Aujourd’hui encore, elles ne représentent que 10 % des plus hauts postes dans les agences. En réponse à ce contexte, Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte de Jane Hall rend hommage aux réalisations de femmes architectes. Présentant plus de 150 projets, cet ouvrage est un véritable manifeste, témoignage photographique de la contribution des femmes à la discipline.
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Ce mercredi 13 novembre 2019 à 18h30, au siège de l’Académie du Royaume du Maroc. Salle SAHARA
DANS LE CADRE DE L'EXPOSITION TRESORS D'ISLAM, Cycle de Conférences 2019
من الغذاء إلى التغذية الروحية. شبكات الفضاءات المقدسة باألطلس، إيكودار ) مخازن الحبوب ( و الزوايا ) المساجد و القبور ( روابط في مقدمة الصحراء المغربية.
Dans les économies du peu, suivre les chemins du grain des igudar-s (greniers) aux zawya-s (tombeaux-mosquées) permet de pénétrer au coeur des sociétés de l’Atlas. Les nécessités du quotidien — sauver son corps — et l’obsession du Salut — sauver son âme —, apparaissent liées à un réseau complexe de dons et de contre-dons autour de nombreuses zawya-s et filiales, qui servaient d’entrepôts sûrs aux dîmes annuelles et qui ont perduré avec la «modernité» dans un réseau de solidarité bien visible.
Les lieux restent les mêmes, mais l’usage a changé. Ce lieu dans ses fonctions traditionnelles est en conséquence disqualifié et oublié, rendant caduque l’idée d’un « archaïsme vital » décrit, il y a plus de soixante ans. Le collectif se réagrège autour d’un lieu ancien ravivé non plus dans les pratiques autour de la redistribution du grain, mais dans la circulation des mémoires constitutive d’une identité collective à l’oeuvre.
km 4, Avenue Mohammed VI, Souissi - Rabat
Les greniers collectifs constituent un patrimoine « assez méconnu » qui doit être compris dans ses spécificités, a souligné l’anthropologue et architecte, Salima Naji, qui donnait, mercredi à Rabat, une conférence à l’Académie du Royaume du Maroc.
Mme Naji a, à cette occasion, mis la lumière sur la valeur patrimoniale des greniers collectifs, constructions traditionnelles particulières au Sud marocain, à vocation défensive et de stockage qui abritent les cases de l’ensemble d’une communauté, dont certaines sont encore en activité, alors que la plupart tendent cependant à être abandonnées.
« Si ces greniers collectifs sont toujours en activité, s’ils représentent quelque chose aujourd’hui.. c’est parce qu’ils sont reliés à des systèmes de solidarité et de réseaux de sacrés extrêmement importants », a-t-elle relevé, insistant sur la nécessité de restaurer, dans des règles d’art et avec beaucoup de réserve et de déontologie, ces « lieux sacrés qui constituent le symbole d’une organisation tribale harmonieuse régie par des droits coutumiers » et ce, en développant une démarche qui tient compte du site et du contexte social, historique et touristique.
Dans ce sens, elle a mis l’accent surtout sur les pratiques associées à ces lieux traditionnels. « Quand il s’agit de restaurer un grenier collectif, il faut surtout veiller à ne pas gommer les pratiques des communautés qui y sont associées », a fait observer l’anthropologue.
Au-delà du sauvetage et de la restauration des sites, Mme. Naji a jugé nécessaire de préserver la « beauté et la majesté des greniers et des murs », derrière lesquels il existe non seulement des « usages et des coutumes », mais aussi des textes et des manuscrits à valeur sacrée et qui peuvent donner des leçons d’architecture.
Mme Naji a également passé en revue, avec des photos et vidéos à l’appui, l’ampleur du travail de restitution qu’elle a accompli en collaboration avec plusieurs acteurs étatiques et non-étatiques sur les grands réseaux de Zawyas (tombeaux-mosquées) et Oasis enchâssés dans les Ksars, et qui a permis de « sauver plusieurs sites » et « pénétrer au cœur des sociétés de l’Atlas », grâce notamment aux efforts des maçons auxquels elle a rendu un grand hommage, tout en appelant à « s’occuper un jour de leur statut ».
« Il s’agit d’une restauration impulsée de l’intérieur et orchestrée par les communautés elles-mêmes depuis les maîtres-maçons et ouvriers recrutés sur place jusqu’aux décisions prises de façon collégiale à la Zawya du village », a-t-elle précisé, notant que cette technique de restauration « est la seule méthode viable aujourd’hui pour restaurer les greniers collectifs du Royaume ».
Par ailleurs, Mme Naji a évoqué le patrimoine architectural en péril du Sud du Maroc, plaidant dans ce sillage à son restitution. « La disparition de ce bien commun signifie la fin de toute une civilisation particulière », a-t-elle averti.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Architectures sacrées, Greniers collectifs, Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous voulions utiliser une technique à joints secs présente régionalement. Mais la présence, abondante des scorpions, a empêché de garder le procédé pour les intérieurs.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Ecoconstruction, Lieux, Projets | Lien permanent | Commentaires (2)
L'émission FAUT PAS RÊVER sur le Maroc sera diffusée lundi 5 février (14 minutes). Elle sera diffusée ensuite sur TV5 monde.
Initialement, en octobre dernier, les greniers d'Amtoudi (grenier de piton, vaisseau de pierre, restaurations 2007/2015), celui de Tiskmoudine (grenier d'oasis, restauration 2007/2016), celui d'Ifri Imadiden (grenier de grotte), et celui de Ait Kin (grenier de terre à plan quadrangulaire 2012) ont été filmés par une équipe à nos côtés.
Tournage des jardins producteurs à l'ensilage dans le grenier, de l'olive à l'huile d'olive jusqu'à sa mise dans le grenier, à Ait Kin, l'orge à Ifri Imadiden, les dattes et l'orge à Imi n'Tatelt...
Les techniques constructives ont été filmé pendant plusieurs jours... sur le chantier de Tiskmoudine avec les maîtres maçons Brahim et Mohamed qui font équipe avec moi depuis presque 10 ans. Car que serait une restauration sans ceux qui œuvrent de leurs mains ?
Et puis il y a eu aussi une très belle séquence à la Zawya d'Imi n'Tatelt - qui n'a pas été conservée Hélas au montage - chacun sait que tous les greniers de l'Anti-Atlas sont reliés entre eux, depuis des siècles, par les Zawyas, dans un réseau de solidarité placé sous l'angle de la sacralité. Car c'est bien ce réseau du sacré qui explique que nos greniers soient toujours vivants au Maroc. Tout grenier actif - et il y en a heureusement encore - apporte ses dons aux grandes zawya-s placées sur les franges présahariennes. Relation singulière par lequel circule une partie des biens nourriciers produits dans ces régions, rendant indispensable le grenier. Cette zawya fait ainsi office d’énorme magasin, ultime réceptacle des dons en nature de toutes les tribus liées par serment, qui viennent déposer et recevoir en échange...
Je tenais à mettre l'accent sur l'importance du patrimoine immatériel pour ces institutions amazighes extrêmement abouties que sont les greniers collectifs.
L'importance de la solidarité face à la faim, à la difficulté, dans une terre certes aride mais cependant fertile et qui a développé des liens au sacré de très grande importance. Mais que peut, aujourd'hui, montrer de toute cette richesse, cette complexité, la télévision ? FAUT PAS RÊVER non plus...
Je vous laisse cependant regarder, rêver, et revenir voir ces lieux émouvants que nous aimons, en réfléchissant à toutes ces notions de vrai développement, d'accompagnement des sociétés sans opposer les vieilles recettes stériles modernité/tradition, mais y voir plutôt des alternatives à un monde qui peut devenir cruel pour les Hommes. La résilience des greniers est là pour témoigner d'une résistance des biens communs.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Greniers collectifs, Lieux, Projets, Télévision | Lien permanent | Commentaires (4)
Claire CORNU est une architecte-urbaniste engagée : elle s’attelle depuis des années à construire une démarche de professionnalisation nationale pour la maçonnerie de pierre sèche par la certification de la technique et la qualification du savoir-faire afin d’apporter aux donneurs d’ordres, aux prescripteurs et assureurs, des outils certifiés pour ouvrir un marché et qu’ainsi, les entreprises artisanales contribuent au développement durable de leur territoire. Cette conférence qu'elle a proposé pour notre région, riche en traditions vernaculaires, dont la pierre sèche, elle l'a défini comme « tout d’abord un voyage en France et dans le monde, ciblé sur les ouvrages en pierre sèche : typologies et usages. Pour finir sur la pierre sèche d'aujourd’hui, ses valeurs indéniables pour l’avenir, et ce «combat » que mène un noyau de professionnels depuis la fin des années 90, formalisé en Fédération française des professionnels de la pierre sèche sur demande du Ministère de l’écologie, du Développement Durable et de l’énergie en 2012».
Elle le dira à 16H vendredi 29 à la grande salle de la Wilaya d'AGADIR, venez nombreux !
« La technique de construction à pierre sèche consiste à assembler des moellons de pierre-tout-venant sans aucun mortier ni liant pour réaliser un ouvrage. C’est est un choix constructif
d’avenir, techniquement performant pour autant qu’il soit correctement mis en oeuvre, emploi valorisant et non délocalisable, économiquement pertinent, vecteur de corridors et de réservoirs écologiques, système de gestion des eaux de ruissellement rapide, acteur du Développement Durable. A travers le monde, les ouvrages en pierre sèche répondent à des besoins et façonnent les paysages. De multiples initiatives se manifestent en faveur de la conservation de ce patrimoine, ses atouts sont prouvés et plébiscités par nombre de régions et pays qui reconnaissent, officiellement et transversalement, ses valeurs identitaires, paysagères, environnementales, indispensables à la qualité de nos productions agricoles, de notre cadre de vie».
Lire la suite "Pierre sèche, ancestrale et innovante, pratique durable pour les territoires" »
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C'est avec émotion que je me joins au deuil de la famille en tant qu'ancienne élève de Madame Weeke à l'Ecole d'architecture de Paris-La-Villette. Elle nous aura transmis sa rigueur, sa rationalité, son horreur de la complaisance et cependant une très grande écoute où elle cherchait à déceler en chacun de nous toutes les qualités. Les voyages d'études qu'elle nous fit faire, avec beaucoup de ténacité et d'amour de l'architecture, auront été pour chacun d'entre nous - heureux élus - une école de l’apprentissage de l'architecture : 10 jours avec cette grande dame équivalaient à plusieurs mois de stage en agence ! Avec reconnaissance.
© Phine Weeke-Dottelonde - L'architecte Inge-Lise Wunsch-Weeke (1938-2017)
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La terre c'est d'abord une caresse, la chaux ensuite suit ce chemin... sur les formes organiques produites... Mais la chaux brûle cependant. Et il y a d'autres enduits, locaux, plus doux mais qui doivent être renouvelé souvent ou "améliorés" pour la durabilité sans entretien. Le plus difficile reste de les imposer aux entreprises si récalcitrantes, quand ce sont des chantiers où je suis maître d'oeuvre et où je prends tout en charge, ça va à peu près comme je veux, mais sinon...
Nous avons été sollicitée beaucoup pour organiser des stages terre crue, nous essaierons de proposer un workshop intéressant au cours du printemps 2018 mêlant les registres.
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La main travaille bien sûr mais tous les sens sont en émoi : les senteurs d'humus se mêlent à des odeurs de feuilles coupées ; la fraîcheur se diffuse dans l’atmosphère ; lancer, appliquer, caresser, repasser, rajouter sans alourdir : en un mot, sculpter une matière vivante, reste toujours un plaisir. Nous avons fait une structure en roseau puis la terre avec la paille ont été appliquées. Le roseau était difficile à manipuler alors on a pris des palmes fraîches, plus souples, comme nous avions fait il y a des année à Amtoudi pour les toits. Lorsque les palmes sont vertes, elles s'intègrent parfaitement et on obtient les formes désirées. La coupole est construite. En séchant, on retrouvera le trajet des mains, la ligne des doigts. La force de ce matériau.
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La grotte de Wadi Sorast (Egypte) également connue pour ses treize « mains négatives ». Une technique, fréquemment utilisée dans l’art pariétal, qui consiste à poser une main sur une paroi rocheuse, sur laquelle on souffle ensuite des pigments à la manière d’un pochoir. Particularité , les mains représentées sont de très petite taille. Longtemps, les archéologues, en particulier ceux de l’université de Cologne qui ont étudié la grotte en 2010, ont pensé qu’il s’agissait de mains d’enfants. Il s'agit en fait de pochoir de varans.
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«Cette main «bret», offerte au musée en 1960 par Maurice Bastian, est un reste humain rarissime: les Kurnai, après le décès d’un être cher, coupaient une de ses mains et la fumaient, afin qu’un proche puisse la porter sous son bras gauche. La main l’avertissait du danger en le pinçant ou le poussant. J’ai dû demander l’autorisation de l’exposer à la fondation qui gère le patrimoine des Kurnai», commente Roberta Colombo Dougoud. (Image: WATTS/MEG)
Genève : Musée ethnographique. « L'effet boomerang. Les arts aborigènes d'Australie», 2017.
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... se lève peu à peu et laisse apparaître mieux le projet... Il faut beaucoup de conviction, un travail acharné, un suivi de chaque instant - matériaux de choix, mises en oeuvre, étanchéité et autres risques pour garder le cap sur un projet... dans ce pays où règnent trop d'incompétence ou d'irrégularités de toutes sortes.
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Ce projet résume le subtil jeu entre la tradition et les acquis contemporains, entre une approche résolument bioclimatique et l’appui éventuel d’équipements modernes, entre le respect d’un cahier des charges technique et la préoccupation du confort et de l’accueil des usagers…
Dans une parcelle toute en longueur, le projet se déploie en deux entités liées à la maternité plus ancienne. Un couloir les relie sans que les deux bâtiments ne soient accolés pour éviter tout transfert de chaleur. Le nouvel ensemble comprend une salle destinée à l’accouchement et un espace de convalescence pour le repos. Entre les deux espaces, a été garanti un lieu pour l’accueil des proches sans troubler le repos des patientes.
L’espace de convalescence possède son propre accès aux jardins, où tous les palmiers ont été conservés (et trois déplacés) pour créer une fraîcheur depuis l’arrière du bâtiment. Il ne condamne pas l’accès au fond de la parcelle pour une extension future.
Distribuer les espaces sans sacrifier la possibilité d’une extension future
La porte d’entrée, sorte de bouche tout en longueur, fait référence aux portes régionales en saillie. Elle prépare l’accueil en un rafraîchissement premier permis par la largeur des murs, la hauteur assez basse sous plafond et l’épaisseur du matériau terre. Elle débouche sur une petite salle d’attente de forme organique circulaire, aux lignes douces, sorte de matrice toute en rondeur, perceptible depuis l’extérieur. Les espaces d’administration sont situés autour de la porte d’entrée, créant une limite symbolique entre ces espaces d’administration et les espaces d’accouchement ou de convalescence pour protéger les patientes autour de l’heureuse naissance.
« La porte d’entrée, sorte de bouche tout en longueur,
fait référence aux portes régionales en saillie.
Elle prépare l’accueil en un rafraîchissement premier
permis par la largeur des murs, la hauteur assez basse sous plafond et l’épaisseur du matériau terre. »
«L’espace a été conçu pour faire bénéficier à l’accouchée,
à côté des salles plus cliniques et lisses destinées à l’accouchement,
d’un lieu réservé à la récupération.
La douceur de la terre est réputée bénéfique grâce à la fraicheur consentie
par ce matériau allié ici au dispositif climatique. »
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Ecoconstruction, Lieux, Projets | Lien permanent | Commentaires (0)
Les enduits restent quelque chose de l'ordre de l'intime, réalisés par les femmes. Les enduits des intérieurs. Ça m'ennuie de les utiliser pour des lieux publics de ce fait-là, pour une architecture publique comme un musée ou équivalent. En même temps ce serait se priver de cette tradition où une mémoire du geste est vraiment là, comme au Burkina Faso ou au Ghana, ou en Mauritanie, et ici aussi dans nos régions présahariennes (mais ce n'est pas connu parce que c'est trop fragile). C'est-à-dire de choses sacrées qui ne peuvent être mises comme ça sur la place publique, sinon c'est irrespectueux au sens fort : à manipuler avec prudence. Le regard féminin est pudique par prudence, une réserve prudente. La dimension doublement protectrice du travail collectif ne peut être reproduite hors d'un contexte précis, éviter de tout folkloriser, de tout gratuitement esthétiser... La vraie beauté est profonde.
Synopsis: "Traces, Women's Imprints" is a film that ventures to the discovery of three grandmothers kassenas (Burkina Faso), their granddaughter, and the exclusively feminine art of this region's mural paintings. Between these women’s portraits and a traditional art form, "Traces" is a painting on paintings that reflects upon transmission, education and memory in the context of a world in mutation.
Captures d'écran, Katy Lena Ndiaye ©.
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Un bâtiment bioclimatique qui allie pierre et terre. Dans une ville en terre, n'est- ce pas une évidence ? L'enduit chaux-terre mis en oeuvre pour la Kasbah Aghenaj dès 2008, puis diffusé sur les remparts par le biais des responsables municipaux, est conseillé pour unifier toute la ville depuis 2010... Tôt ou tard cela se fera et permettra de modifier la perception négative que l'on pourrait avoir de la ville. Pour beaucoup cet enduit - pérenne puisque depuis 2008 il n'a pas bougé sur la Kasbah - est associé à une idée négative, à une idée d'archaïsme ou du moins de non-modernité. Les gens qui ne voyagent pas ne peuvent pas savoir combien pourtant la solution d'une matière (couleur certes mais aussi qualité d'un matériau exceptionnel comme la chaux) serait bienvenue. Et puis toute une série de malentendus sous fond d'ignorance méconnait la chaux ("en pierre") et prend le lait de chaux pour le mortier de chaux. Malgé la formation dispensée en 2009 auprès des amines (responsables) des corps de métiers dans l'enceinte du chantier de la kasbah et malgré le long travail de sensibilisation jusqu'aux murs du quartier "métro" où gràace à l'association Amoudou et la GIZ, ce quartier redevenait beau. Un seul en a profité : le restaurant installé là...
Rédigé par Salima Naji dans Ecoconstruction, Projets, Tiznit | Lien permanent | Commentaires (1)
Au moment où s'est éteint la flamboyante Simone veil paraît un numéro consacré aux architectes femmes au Maroc. Femme ET architecte dans la revue Architecture du Maroc (n°75), paraît ce mois-ci un numéro particulièrement flamboyant qui fait écho au cycle de conférences entamé en mars dernier à Casa. L'édito de la directrice Selma Zerhouni, architecte engagée, est très intéressant.
Combien sommes nous en effet, nous qui sommes architectes privées à porter des projets innovants en répondant à des appels d'offre ? Combien sont-elles celles qui prennent le risque de se confronter à la rude concurrence d'un marché très difficile depuis 2011? Combien sont-elles à faire toutes les réunions, les suivis fastidieux sur le chantier, les rapports de force, les choix jusqu'au bout ? Combien sont-elles à défendre jusqu'au bout ses projets pour en garder toute leur singularité tout en prenant le risque financier des délais de paiement (plus de 500 jours actuellement) ? Car une fois un parti pris trouvé, mis au point, travaillé, il faudra le défendre, lors de la rédaction du CPS face à des BET non-choisis par l'architecte, souvent frileux ou réticent à changer de façon de construire, très réticent à changer de matériau. Ceci est un combat qui se joue sur les plans et dans les CPS, CCPTP. Puis au moment de "l'autorisation" où il faut défendre encore. Parfois face à des maîtrises d'ouvrage le combat peut continuer..., soit par ignorance, soit par incompétence, soit à cause de personnalités défaillantes (qui n'aiment pas les femmes. Et certaines femmes détestent travailler avec d'autres femmes...). Ensuite, sur le chantier, il faudra mettre au pas les équipes pour les obliger à ne pas bâtir par défaut mais faire ce qu'il y a sur le plan, voire mieux... Car ce temps du chantier, souvent négligé par une profession dévorée administrativement, est tout aussi fondamental que les étapes précédentes. Il ne faut rien lâcher.
Dans ce chemin de croix cependant, je dirai que nous rencontrons la bienveillance de certains ingénieurs de l'Etat qui permettent de cautionner le projet, des fonctionnaires rares qui acceptent un projet singulier et enfin des entreprises qui jouent le jeu et acceptent les défis. C'est ce qu'il faut retenir : dans un paysage hostile (au Maroc comme dans le reste du monde) on est parfois accompagnée et alors ce travail d'architecte qui est d'abord la conjugaison de diverses volontés engagées dans un résultat commun peut commencer. De petits miracles douloureux mais qui sont là. Sans donner espoir, n'exagérons rien, parfois des miracles ont lieu (comme pour la maternité de Tissint dans la province de Tata).
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En marge de cette 56ème réunion, le Conseil National de l’Ordre des architectes accueille le Campus des penseurs urbains (URBAN THINKERS CAMPUS) sous le thème : «La gestion urbaine durable : renforcement de la gouvernance locale et de la participation citoyenne». Azdine Ahmed Nekmouche, président du Conseil National de l’Ordre National des Architectes du Maroc, a permis que l'évenement ait lieu, inscrivant clairement les architectes marocains dans la politique de consolidation des relations avec les pays africains et le renforcement de la coopération Sud-Sud, initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Lire la suite "Déclaration d'El Jadida, Union Africaine des Architectes (UAA)" »
Rédigé par Salima Naji | Lien permanent | Commentaires (0)
Pourquoi faut-il recycler ou écoconstruire.
"TERRES DE PARIS, DE LA MATIERE AU MATERIAU" EXPOSITION-EXPÉRIMENTATION AU PAVILLON DE L’ARSENAL
FESTIVAL BELLASTOCK https://www.facebook.com/events/245375769282387/?acontext=%7B%22ref%22%3A%224%22%2C%22action_history%22%3A%22null%22%7D
JOLY & LOIRET architectes ©
JOLY & LOIRET architectes ©
ÉCO-MATÉRIAUX En extrapolant les données actuelles, à l’horizon 2030, les volumes cumulés de terres inertes extraites en Ile-de-France seraient de l’ordre de 400 millions de tonnes, un tas gigantesque qui atteindrait presque deux fois la hauteur de la tour Eiffel. L’impact économique, estimé a plusieurs milliards d’euros, est aussi préoccupant que l’impact écologique…
Cette exposition démontre que nous pouvons recycler / réemployer une grande partie des déchets de terres inertes extraits des sous-sols parisiens (chantiers divers, chantier du Grand Paris Express…) pour en faire de véritables matériaux de construction contemporains en terre crue pour le logement et plus largement la ville soutenable de demain.
PAVILLON DE L’ARSENAL, PARIS / COMMANDE DIRECTE 500M² // OCTOBRE 2016 /// JOLY & LOIRET architectes COMMISSAIRES DE L’EXPOSITION
TERRES du musée CIPT de Tiznit (Salima Naji ©).
CIPT de Tiznit (Salima Naji ©).
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Le 5 mai dernier, à l'Université Internationale de Rabat, je recevais la Médaille d'or du Rayonnement culturel de La Renaissance Française remise par M. Denis Fadda, son président.
Sincères remerciements à l'infatigable M. Michel Boyer, Président de la Délégation de La RF à Rabat.
Voici des extraits du discours de remise par M. Denis Fadda :
"La Renaissance Française est une institution qui a une longue histoire. Dès ses origines, elle a été autorisée, sous le contrôle de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, à remettre des distinctions. Cette année elle a décidé de vous accorder la Médaille d'or du Rayonnement culturel en reconnaissance de l'action remarquable que vous menez au service de la défense du patrimoine et de sa restauration. Notre institution attache une importance majeure à la sauvegarde des patrimoines.
"Ils font ce que nous sommes ; ils plongent leurs racines loin dans l'Histoire, quelquefois même très loin, loin dans la culture d'un pays (...) Et l'extraordinaire patrimoine marocain, sur lequel reposent principalement vos travaux, appartient, bien sûr, d'abord aux Marocains mais pas seulement ; il appartient à l'humanité toute entière. Au-delà des émotions et de la beauté qu'il nous offre - et la beauté joue un rôle extrêmement important et bienfaisant sur l'âme humaine - le patrimoine distingue l'homme. (...).
"Pour tout ce que vous avez donné à votre pays et au patrimoine en général - et que vous continuerez de donner – avec le talent, l'enthousiasme, la détermination et la réussite que l'on sait. Parce que la beauté des œuvres est le reflet de la beauté des âmes qui les ont créées, reflet indéfiniment multiplié dans l’œil de ceux qui les contemplent de générations en générations – ce qui a permis à Dostoïevski de dire « la beauté sauvera le monde », je suis particulièrement heureux, de vous remettre maintenant la Médaille d'or du Rayonnement culturel de La Renaissance Française".
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Lorsque l'on travaille sur des projets complexes comme des musées, il est bon d'aller butiner ici et là. J'avais depuis longtemps envie d'aller voir le fameux musée Dom Robert, Musée de la Tapisserie du 20ème siècle, qui est en France à Sorèze, en pleine campagne, à 30 km d'une demeure familiale. C'est un projet dessiné d'une main experte, et tout y est subtilement présenté, distillé, chaque espace ayant conservé son aspect originel. Les sols, les fermes en bois, les percées sur la campagne, bien sûr l'oeuvre du fameux moine-tapissier subjuguent. La région du Sud Ouest - que je connais bien - est magnifiée. Dans les tiroirs : des dessins et aquarelles du Chellah de Rabat...
SYNDICAT MIXTE ABBAYE École de Sorèze | FRANCE | ANNÉE: 2012 -2015 | TAILLE: 1700m2
Le projet architectural conduit par l'équipe de S. Ferrini impliquait la restauration et la consolidation de la partie de l'abbaye destinée à accueillir le Musée, complexe enchevêtrement de niveaux intégrant la protection du monument historique. Critères pour une intervention minimale élégantissime. La scénographie n'hésite pas à faire ça et là de petites percées dans des niveaux inaccessibles ou des percées visuelles sur le parcours donnant alors à lire toute la cohérence du projet. La perception globale de la spatialité originale est sublimée, avec un moment puisant sur un métier à tisser de basse lisse et les écheveaux de couleurs. L'idée de la conservation des œuvres textiles si fragiles (et leur nécessaire rotation) est très présente avec des blocs archivant les oeuvres, visibles derrière une paroi vitrée, comme prête à être consultées. L'espace réservée aux scolaires est lui aussi intégré dans l'espace de visite aux sas d'entrée/sortie du musée.
(Crédits n!studio Susanna FERRINI © et collaborateurs).
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Elle se trouve à l'intérieur du musée Gassendi de Digne. Un mur a été recouvert d'argile mêlée à des cheveux pour la lier. La couche d'argile est plus épaisse par endroits. En séchant, elle a fait apparaître la forme sinueuse d'une rivière et s'est craquelée. Cette oeuvre est comme une calligraphie géante. Les méandres inscrivent dans la terre la fluidité et le mouvement du temps, thème récurrent chez Goldsworthy. Temps de la nature, temps des hommes, et aussi de la relation entre la nature et les hommes.
http://www.gites-etape-provence.fr/refuges-d-art-riviere-de-terre-etape.html
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La possibilité de comprendre le monument où l’ensemble monumental révélé est difficile. Le travail ici est occulté, les valeurs d'authenticité et d'histoire sont galvaudées. Une porte de la médina vient d'être restaurée en recouvrant la pierre d'un enduit chaux-ciment, en faisant de gros joints, et en accolant une voûte en briques industrielles là où naguère la voûte avait été en pierre de schiste et et autres lauzes... Ce qui donnait à voir bien autre chose... Voilà, on remplace, on vide, on gomme, on s’accommode, tout est approximatif. Tout ce que j'avais mis au point pour les enduits a été respecté (même si la couleur est trop forcée), maiis pour le reste il manque une vraie réflexion. Un travail de restauration s'apprend est une éthique qu'il ne faut négliger. Mais cela nécessite SUBTILITÉ, CULTURE... Architecte des monument est un privilège de certains pays. Je le comprends, mais je n'adhère pas. Pour autant ici on a demandé à un agronome de se substituer à un architecte...
La restauration architecturale a connu une histoire au cours de laquelle elle s’est construite par tâtonnements - comme toute science. Il faut être prudent, tout est complexe, chaque acte et moment se jauge, rien n'est reproductible. Il y a les grands principes, le doute et la méthode. La ruine, sentinelle qui veille, nous guide et ne souffre pas l'erreur.
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Minaret et oratoire du site dit “Agadir Amghar”, Kasbah Sidi Abdllah Ben Mbark, Palmeraie d’Akka. Campagnes de fouilles archéologiques, restauration architecturale et restitution partielle, mise hors d'eau du bâtiment, 2012-2016. Préservation et fouilles archéologiques des vestiges du site d’Agadir Amghar.
Financement : Partenariat Ministère de la Culture du Royaume du Maroc, Direction du Patrimoine, INSAP (Institut National des Sciences de l'Archéologies et du Patrimoine) & Communauté européenne : Coopération italienne CISS.
Archéologues : Pr. Mohamed Belatik, Pr. Abdellah Fili, Pr. Mustapha Atki, Pr Ahmed Saleh Ettahiri, chercheurs médiévistes ou spécialistes du patrimoine religieux. Architecte : Dc Salima Naji Situation du projet : Commune de Kasbah Sidi Abdllah Ben Mbark, Palmeraie d’Akka, Anti-Atlas. Province de Tata Date campagne fouilles premières : 2012 Date campagne Fouilles seconde : 2014. Date de fin des travaux : février 2016.
Première au Maroc où les archéologues travaillent main dans la main avec un architecte pour ré-orienter le travail en fonction des découvertes. Les fouilles et la restauration de la mosquée « Lalla baytou Allah » de la mosquée d’Agadir Amghar (Commune de la kasbah de Sidi Abdellah ben Mbarek, province de Tata) ont débuté le 21 février 2012 dans le cadre d’un partenariat international, unissant la Direction du Patrimoine Culturel (Ministère de la Culture du Royaume du Maroc), la Commune de la kasbah de Sidi Abdellah ben Mbarek (Province de Tata, Région Souss Massa Draa) et l’ONG CISS (Cooperazione Internazionale Sud-Sud). Cette action s’inscrit dans le prolongement du travail d’inventaire général mené par la Direction du patrimoine Culturel du Maroc, entre les années 2003 et 2007, dans la Province de Tata, d’une part, et le programme « Préservation des écosystèmes oasiens au Maroc », porté par la coopération italienne (ONG italienne CISS implanté à Tata depuis 2007), d’autre part. Cette phase opérationnelle a débuté par un travail minutieux de collecte des données historiques et archéologiques pour une analyse scientifiques des couches stratigraphiques. Les fouilles sont assurées par une équipe de quatre archéologues : Pr. Mohamed BELATIK, archéologue et chef de la division des musées, Mustapha ATKI, archéologue et conservateur du site de Volubilis, Ahmed ETTAHIRI, professeur de l’archéologie islamique, à l’Institut National des Science de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat, et Pr. Abdallah FILI, professeur d’histoire et d’archéologie islamique à l’Université Chouaib Doukkali d’El-Jadida et dont on connait les sauvetages archéologiques des sites d'Aghmat et de Igiliz (Prix). Elles devraient révéler des informations historiques de première importance pour l’histoire locale, régionale et nationale. Akka est connue comme l’un des pôles politiques et religieux de la dynastie saadienne à quelques kilomètres de la cité minière et caravanière de Tamdoult, qui organisait le commerce transsaharien des métaux précieux. Parallèlement, l’architecte Salima NAJI supervise les travaux de restauration de la mosquée pour préserver le site, dans le respect de l’aspect historique du monument.
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Les mythiques peintures d'art pariétal de Lhote toujours aussi émouvantes. Oeuvre en soi en référence, relevés à partir d'un calque direct sur la paroi, rapporté sur papier puis peint à la gouache. (Sahara, Tassili n'Ajjer Titerast, Paris, Muséum national d'Histoire naturelle / Musée de l'Homme © MNHN - JC Domenech).
J'ai été un peu déçue. Peut-être parce que ce titre m'avait fait rêver. Parce que cela concerne tous ces pays que nous aimons, Burkina, Mali, Maroc, Mauritanie, des pays à l'identité très forte, très ancrés dans une chair, dans une terre très précise, et qui n'ont pas cessé de recevoir des tributs d'ici et là. Et ces éclats de culture, dispersés partout sur ces terres continuent de nourrir la contemporanéité. La critique d'un colonialisme désincarné, la critique d’idéologies religieuses, la présence d'une archéologie encore trop muette, et l'omniprésence de couleurs et de formes qui disent tant. Et pourtant le catalogue ne nous apprend rien. Champs trop vaste ? Frontières de ces périodisations indiquées dans la borne qui ouvre l'expo sur ces cartes superposées ? Un moment important pourtant, magique, de ces interpénétrations civilisationnelles. Et le creuset toujours. Et pourtant, on repart un peu tristes, peu nourris, catalogue, accumulations. Pas de magie que devrait créer tous ces objets réunis...
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Le grenier d'Id Aïssa d'Amtoudi est désormais l'un des hauts lieux iconographiques pour la nouvelle campagne de promotion du tourisme marocain. Les travaux d'entretien constants ont permis de conserver cette architecture si singulière. L'image a été prise lors des derniers travaux financés par le Global Heritage Found et le Prince Claus.
La date est fausse, le grenier le plus ancien escamoté. Mais peu importe.
Tourné en octobre, comparé au film de Mehdi Benssid et Karim Belbachir, tourné en août et en novembre, la restauration n'est pas très avancée alors sur les toits-terrasses.
Les greniers d'Amtoudi mis à l'honneur dans le film de présentation du Maroc vu du ciel par Yann Arthus Bertrand.
Le suivi et l'entretien de ce patrimoine exceptionnel depuis 2002 a permis de les sauvegarder malgré les effondrements liés aux pluies diluviennes en 2006 et en 2014.
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Ateliers COP22 organisés par l'Académie du royaume du Maroc, 14 novembre 2016 : « Des territoires, des Hommes, des procédés constructifs : Des espaces publics à l'habitat privé, un legs résolument tourné vers l'avenir » Zone verte de la COP22 à Marrakech.
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La pierre. Retour sur les chantiers en pierre. J'ai dit déjà que je n'avais jamais compris que le béton inadapté ait, des années durant, supplanté ces mises en œuvre intelligentes et adaptées climatiquement, mais surtout DISPONIBLES, au potentiel inouï. Ici, pour ce centre culturel en pierre sèche, 60 cm d'épaisseur, pas d'enduit, ni en façade, ni en cache-misère à l'intérieur. Le biosourcé est une évidence, mais aussi une urgence aujourd'hui dans le royaume.
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Voici la vue qu'ont nos jeunes accouchées de la maternité en terre qui est presque livrée et dont je parlerai bientôt en détail (Photo. Martine Audibert ©).
«Cette conscience de la douceur primordiale dans l'accession à la vie, dans le rôle de la mère: la présence du silence relatif éprouvé par l'enfant depuis son développement prénatal, tout ceci contribue a l'épanouissement de nos sociétés présentes et futures » écrit Stan-Yves Bontems.
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Dans le cadre de son exposition "Tracés Nomades" la Fondation Dar Bellarj, Marrakech nous accueille ce vendredi 17 février à 18H30.
http://www.darbellarj.com
http://www.khtt.net/
L'architecture est un condensé de lignes, empreintes de formes et de tracés, laissées par l'Homme sur la surface de la terre, au moment où il s'installe en un lieu donné, au moment où il choisit son lieu de vie. Au Maroc se côtoient, dans des milieux hostiles où l'eau est rare, des sociétés de semi-transhumants, de grands nomades, des sociétés de sédentaires, toutes communautés liées entre elles. Des tentes nomades aux architectures des oasis, se lisent les tracés de lignes, voies empruntées à différents moments de l'année, chemins de parcours, sentiers de cluses, sequias de canaux, routes caravanières qui viennent relier les espaces entre eux et qui invitent surtout à déplacer son regard vers la matière fabriquée, de la tente filée à l'urbanisme oasien, du paysage à l'architecture de terre crue ou de pierre.Pénétrer dans la matière architecturale, dans sa fabrication à partir des traces laissées cette fois-ci à une échelle humaine, permet de retrouver ce passage de la main, empreintes et répétitions des modules, linéaments archéologiques aux plans relevés par l'architecture, empreintes laissées par le passé dans le présent de l'architecture du Sud marocain. Salima Naji ©.
Special thanks to Huda Smitshuijzen AbiFarès and the Khatt Foundation, Amsterdam.
“Tracés Nomades” est une exposition qui propose une réflexion sur l’importance du rôle joué par la typographie et les écritures à travers les âges. Celles ci ont défini et véhiculé les identités culturelles des civilisations passées et présentes...
http://www.darbellarj.com/portfolio/expo-a-theme/
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C'était le grand spécialiste des jardins, cette science lui était venue de l'analyse fine en tant qu'agronome, de l'hydraulique du Haouz jusqu'à Marrakech, dont il connaissait toutes les strates historiques, tous les méandres expliquant la naissance et l'évolution de Marrakech, depuis la seguia Tassoultant jusqu'au travail des Almoravides, toutes les khetarras, une ville qu'il a essayé de sauver des spéculateurs - il a tiré toutes les sonnettes d'alarme qu'il pouvait - et dont il a magnifiquement parlé dans ses livres.
Le très regretté Mohammed El Faiz s'est éteint ce dimanche 22 janvier en laissant une oeuvre ouverte. Nous aimions tous son humilité, sa bonté, son intelligence, une courtoisie lumineuse. De son élégance naturelle, dans ce sourire si avenant, il se souciait aussi de transmettre. La première fois je crois que c'était à Dar Bellarj pour l'exposition sur l'Agdal que je le rencontrais. Plus tard, il m'a montré les "canaux" du Haouz dans le détail. Il avait évoqué le Nfis. Il avait pris a peine de me montrer, in situ, les vignes du N'fis il y a plus de 10 ans, qu'il voulait sauver en temps que écosystème reposant sur une espèce endémique, ancienne et spécifique. Nous étions allés voir ces vignes de plus près, et dans l'arrière plan il y avait bien sûr le construit, des édicules aux demeures plus adaptés jusqu'aux moulins à eau et aux fermes-greniers, ceci analysé sur presque un millénaire. Son regard embrassait tout. Je me souviens d'une matinée en faculté avec Ouidad Tebaa où il avait évoqué Safi, sa ville natale. C'était un puits de science. Ses travaux que j'ai toujours lus avec beaucoup de scrupules, étaient profonds, riches, et aussi révélateurs de champs d'intérêt multiples, avec un point de départ : la question de l'or bleu. L'art des jardins arabo-andalous invitait à la méditation. L'économie, la pensée constructive, l'urbanisme avant l'heure, la Ménara, le plus vieux jardin islamique inchangé depuis le XII°. La pensée à ciel ouvert en effet. Maroc et Portugal, Espagne andalouse, un patrimoine commun. Smara et l'urbanisme de Ma El Ainine, toujours la quête de l'eau comme moteur. Un humaniste avant d'être un universitaire, un homme fait de générosité et pourtant érudit, une disponibilité et une gentillesse à la mesure de son savoir et de sa conception du savoir : il restait tourné vers les autres.
Nous aurions tant besoin de figures comme la sienne en ce temps de cynisme. Je suis très triste, et me sens bien orpheline, nous sommes orphelins désormais de sa pensée si belle, de sa gentillesse, de sa réflexion si généreuse, non-achevée à ce jour. Tous ces chantiers, ces acquis qui font date, tout son engagement, sont un modèle. Sa pensée continue en nous tous qui aimions son visage, la lumière qu'il continue de diffuser après ce départ bien prématuré. C'est un très très grand penseur à mes yeux mais que j'admire infiniment parce qu'il était d'abord un homme d'engagement.
Un petit hommage lui sera rendu au colloque berbère du Jardin Majorelle le 25 février prochain. Pour celui qui aurait dû ouvrir cette journée. Paix à son âme.
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