Lundi 18 juin, à l'hôtel Tour Hassan de Rabat, le ministère des Habous organisait une vaste réflexion sur le patrimoine sacré du Maroc, elle réunissait l’Ecole Nationale d’Architecture, le Ministère de l’Habitat et le Ministère de la culture ainsi que d’éminentes personnalités devant le parterre des vénérables ulémas du Royaume. A cette occasion, j'ai pu exposer mes craintes sur la destruction du patrimoine sacré que j'observe dans le monde rural, depuis plusieurs années. Les mosquées et les zawyas multicentenaires sont parfois rasées pour être reconstruites selon des normes nouvelles. Les formes traditionnelles, les matériaux naturels (la pierre, le bois, la terre) sont discrédités ressentis comme des archaïsmes par des modernisateurs qui préfèrent des formes exogènes en béton de ciment.
Outre le fait que restaurer permet de conserver des lieux uniques, d’un grand intérêt architectural et culturel, il est également important de prendre conscience du fait que conserver les formes héritées du passé permet aussi de conserver une mémoire des lieux : rappeler que l’architecture islamique du Sud est implantée depuis des siècles, fruit d’une histoire multiséculaire. Les mosquées neuves qui sont édifiées sur des mosquées anciennes sont surtout des mosquées qui effacent l’empreinte de l’Islam sur la durée. Les petites mosquées de village ont souvent été les premières victimes du modernisme, mais désormais ce sont les Zawyas comme à Assa (Fondation : au XIIe siècle miladiya), ou à Sidi Wagag (Fondation : au XIe siècle miladiya, Aglou près de Tiznit) qui ont été rasées puis reconstruites selon un archétype urbain en béton qui retire toute historicité aux lieux. Ces rénovations et non restaurations effacent irrémédiablement les marques d’usage que les siècles ont imprimé en eux.
L’objectif de la communication était donc de présenter d’abord, à travers une première série d’exemples, l’intérêt architectural du patrimoine religieux et surtout des mosquées existant dans tout le Sud marocain (Figuig, Tinjdad, les vallées présahariennes, l’Anti-Atlas, le Sirwa, etc.). Puis, de proposer une méthode de restauration adaptée à ces territoires, méthode qui permettrait de sauver des édifices remarquables (Zawya, massajîd et darih awliya) souvent ultimes témoignages d’une riche histoire religieuse.
Partant de l’expérience récente menée à Assa pour faire renaître le Ksar immémorial mais aussi sur mes expériences de restauration des greniers de l’Anti-Atlas, où je collabore avec les maalmines, j’ai proposé ma méthode qui à Assa est plébiscitée : on vient désormais me demander de restaurer d’autres mosquées, dans le Ksar mais aussi dans la région de Tata où les gens ont entendu parler de mon expérience ! L’occasion était donc aujourd’hui aussi non de revenir à l’éternel débat entre le qâdim et le jadîd (ou la querelle des anciens et des modernes), débat stérile pour nos monuments, mais plutôt de montrer comment il est simple et peu onéreux de restaurer les mosquées du Sud marocain et de proposer des actions de réhabilitation qui associent l’identité locale, la mémoire, l’histoire et les besoins actuels des communautés.
Le minaret octogonal de Figuig rappelle la sédentarisation des premiers nomades qui l'auraient selon la tradition construit avec les bois de l'armature des tentes devenues inutiles.
La zawya de sidi L'arbi el Houarri est transpersée par un palmier planté par le chef de la confrérie à laquelle elle est rattachée.
Distribution de dattes dans la zawya d'Imi n'Tatelt
La mosquée de pisé de Ksar Chorfa a été rasée et reconstruite en béton selon des formes urbaines.
Le même sort a été réservée à la mosquée du Ksar de Goulmima qui n'a conservé que son minaret.
La mosquée Attica de Tarfaya est actuellement rénovée par l'ajout de formes exogènes contre l'avis de l'agence urbaine.
Sidi El Wall et sa mosquée furent les premiers espaces sacrés restaurés du Ksar d'Assa.
Ensuite, Timzguida Ufella fut reconstruite, son sol dallé, ses murs chaulés.
La cour extérieure détuite fut reconstruite selon une démarche archéologique pour retrouver le tracé. La beauté des espaces a poussé les habitants des autres quartiers à me demander de venir restaurer leurs mosquées, soit en habillant une structure de béton ou en détruisant la mosquée de ciment toute récente pour édifier une mosquée de pierre respectant les formes traditionnelles du Ksar.
Restaurer les sites
Bonne journée,
Vos actions, votre "ghira" et votre amour et le désir de sauvegarder et de restaurer des pans de notre patrimoine architectural rural (berbère) sont des choses nobles et seul DIEU pourra vous récompenser.
J'attire votre attention sur les faits suivants :
- Depuis seulement qlq temps les gens commence à se rendre compte et à prendre conscience de l'importance de la restauration de ts nos sites anciens (religieux et autres) Car auparavant on recherchait surtout le moderne pour question solidité durabilité etc..
Et depuis que le tourisme a acquit une place dans le rural et le citadin les gens ont compris l'importance de restaurer en conservant et non en détruisant ou en rasant. Ces idées font et on fait du chemin.
Pour votre site je vous demande de le faire connaître un peu plus en intervenant sur les sites berbères et autres afin de propager justement vos idées sur le sujet.
Adepte, moi aussi, de l’acuité de la restauration des sites anciens, je regrette bcp l'abandon de bcp de sites d’ailleurs d'importance indéniables (architecture, beauté des lieux etc.)tels que LA KASBAH DE TELOUET, Le mausolée tombeau d'El Mouâtamid Ibn Abbad à GHMAT.
(N’en parlons pas des kasbahs, des mosquées, des mausolées et tombeaux qui disparaissent chaque jours) C’est tt un pan de notre patrimoine qui part en fumé. Heureusement que l’appat du gain (tourisme) va sauver des miettes.
Même les touristes ne cessent de se plaindre de l'état d'abandon dont soufrent ces 2 lieux.
Voir un message que j'ai écrit sur eMarrakech sur ces sujets :
http://www.emarrakech.info/S-O-S-,-la-Kasbah-de-Telouet-agonise_a3075.html?voir_commentaire=oui&PHPSESSID=f76e17c013715716c190030b3147eee7
http://www.emarrakech.info/S-O-S-,-la-Kasbah-de-Telouet-agonise_a3075.html
Encore merci aussi pour ce site, je vous félicite et espère que vous aurez le courage et la patience de continuer
Aussi y’a intérêt à bien présenter le présent site, à le faire connaître davantage (et qu’il soit bien lisible en enlevant ‘le fond d’écran noir’) merci
Cordialement
YAMOU ALI Marrakech
Rédigé par : YAMOU Ali | 20 juin 2007 à 14:26
si bien si tres bien si fort bien salima naji.et aussi il ya tigmi ouglid a tghjijt il faut le voir www.fafa.vip-blog.com
Rédigé par : said aafif | 23 juin 2007 à 18:36
vous avez un compte information
je ne parle le frances trebien A cette occasion, j'ai pu exposer mes craintes sur la destruction du patrimoine sacré que j'observe dans le monde rural, depuis plusieurs années.
Rédigé par : GERMAN Pena | 16 juillet 2007 à 22:49
Enchanté de te faire ta connaissance. Je suis un viel ami de ton cousin Jérôme de la Réunion et j'ai eu la grande chance de grandir sous le généreux soleil Marocain. Bravo et bonne continuation dans ta noble et cruciale quête.
Rédigé par : dodobrz | 08 août 2007 à 22:10
bon courage salima
Rédigé par : idrissi mohammed | 25 novembre 2009 à 11:04
bonjour
je souhaiterai prendre contact avec vous pour en savoir plus sur la zaouia shikh alaarabi ferkla tinejdad
Rédigé par : nezha | 13 décembre 2009 à 22:10
Oui les mosquées sont des monuments où l'homme verse tout son savoir faire car il est devant DIEU.
Rédigé par : lahlou | 13 mars 2010 à 18:02