Je n'avais pas encore beaucoup écrit sur Assa, cette année, parce que le chantier ne va pas assez vite et que je souhaitais ouvrir ces pages sur des résultats tangibles. Que j'étais très déçue et désolée car le projet était très mal parti (et pour de mauvaises raisons). Pourtant, il faut le reconnaître, ce qui reste très positif, c'est que mon travail est l'une des seules véritables RESTAURATIONS du Maroc (à Goulmima, ils ont mis un chaînage de ciment armé dans le pisé ! Ailleurs, ils démolissent la terre crue ou la pierre et reconstruisent en ciment armé sur un plan sommaire ! Il y a dans ce pays hélas, une non-connaissance de ce que signifie patrimoine, il ne s'agit pas de conserver seulement des murs !). Une restauration de qualité tout en étant dans une stratégie de développement - pour moi ce n'est pas du tout antinomique, mais beaucoup n'arrivent pas encore à associer les deux... Donc voici un premier bilan en images, rappelez-vous lorsque nous avions commencé tout était ruiné (voir premières pages du blog et note précédente).
La zone Ihchach est la plus aboutie, en haut du Ksar, ces dernières semaines toutefois, nous avons aussi commencé en bas, sur la fameuse place au Tanast (clepsydre) tournée vers la palmeraie. Je suis parvenue à convaincre tout le monde de distinguer les identités locales par le matériau : ceci permet de ne pas s'éloigner de la matérialité des lieux.
A force (5 missions étalées sur plusieurs mois, il a fallu travailler au corps !) de convaincre, tout le monde s'est approprié l'idée, tout le monde est convaincu et me fait confiance. C'est vrai que le haut du Ksar est très beau. Ceci me fait très plaisir : la sensibilisation est acquise à l'idée de l'architecture de collecte. Cette réussite est due, comme je le voulais, au fait que plutôt que de palabrer pendant des jours, j'ai encadré des actions et, parallèlement, suivi les choses de très près. Architecturalement, il y a donc trois entités : le haut du Ksar sur le promontoire en pierre de schiste, le bas en galets de l'oued et en pisé, le cimetière en pisé avec des couvertures végétales sur le nu du mur.
sakn f sidi boulfdaylle
Rédigé par : brahim boudad | 05 septembre 2008 à 18:03