Il y a un très beau site qui apporte un regard neuf sur le monde, c'est celui de la sculpteur Catherine Willis. On voit son œuvre qui se poursuit au fil des images et des pages, et en même temps, elle fait des parenthèses intéressantes sur l'acte créateur, comme celle consacré au SHIBUI japonais, essentiel.
http://catherinewillis.com/
texte faisant lui-même référence au blog de Stephane Barbery (le blog et ses cheminements, promenades intellectuelles quotidiennes)
http://www.tropiques-japonaises.fr/index/
“Citant Yanagi Sōetsu,
le spécialiste/redécouvreur des arts populaires du Japon, David et
Michiko Young (l’esthétique japonaise) listent sept caractéristiques du shibui :
1) Simple : un brin austère mais dénotant l’épure, l’économie du signe.
2) Implicite : profondeur qui pourrait échapper au regard superficiel. Renvoie au Yûgen (幽玄) de Yûgen no Ma et à myô (妙).
3) Modeste :
effacement du créateur et absence de violence symbolique, l’objet ne
devant pas témoigner de signe extérieur de richesse ou de pouvoir.
4) Tranquille : sérénité, sobriété, calme.
5) Naturel :
imperfection de la trace du temps, de la non symétrie d’un paysage; on
ne force pas l’ingrédient, le matériau, en lui imposant une forme
platonicienne.
6) Rustique : rugosité, âpreté.
7) Sain :
fort, en bonne santé. A l’opposé de la déréliction, de la
dégénérescence avant-gardiste qui pourrit de ne pouvoir créer et tente
de tromper son angoisse et le public par l’imposture de la
citation-variation, par l’ornementation scolastique“.
Catherine Willis, outre un travail de sculpteur (qui n'est pas sans rappeler Eva Esse ou certains collages de Max Ernst ou des bronzes de Picasso des jeunes années), s'est aussi intéressée à la création de
jardins en nous faisant redécouvrir notamment ces plantes dites "banales", souvent médicinales et bienfaitrices. Ses aquarelles, elles rappellent Georgia O'Keefe, autre personnage qui avait su capter un regard particulier sur la nature.
Nous faisons partie d'un tout et on ne peut donc découper l'environnement, le cadre de vie, son métier, son réseau d'amis ou familial, de chaque moment de l'existence. Certains lieux nous étouffent, d'autres nous transportent. Le lieu est essentiel. Une architecture se construit dans un contexte, dans une société. C'est toujours un travail que de s'en abstraire.