"L’archéologie fut en Europe une discipline au service de la genèse de la nation à une époque où s’accroissait la compétition coloniale. Elle a également servi à mettre au jour une double altérité spatio-temporelle dans les pays d’Outre-mer, fondée sur une dialectique de reconnaissance et distanciation. De fait, les perceptions occidentales de ce passé capturé présupposent divers processus de sélection et de hiérarchisation des vestiges, mais aussi bien la recherche d’équivalences à la périodisation européenne ou l’invention de nouvelles catégorisations – de la notion générique de « pré-colonial » à des chrono-stratigraphies plus fines. L’archéologie en situation coloniale implique de plus la création de structures adaptées, des grandes missions ponctuelles aux instituts permanents, et l’émergence de nouveaux comportements et acteurs, amateurs ou professionnels.
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