Je profite de la mission de ces deux derniers jours
où j'ai relancé les chantiers de la zone de l'Anti-Atlas pour vous
donner quelques informations sur les chantiers dont les phases sont
clôturées.
Après avoir restauré la falaise du village
d'Agadir Ouzrou - tout en se bagarrant avec ceux qui prônent le tout
béton - pour la phase première en 2009-10, nous avons cette saison
procédé à la restitution des portes principales du village (2010-11) , ainsi qu'à l'éclairage de Imi n'Ougadir et nous avons réalisé une signalétique de découverte.
Le cadran solaire lié à la clepsydre implanté dans le sol et les murs, depuis plus de quatre siècles, a bénéficié d'un pavement
visant à les sauver de la destruction de "modernistes". Les idées font
leurs chemins...
Tout ceci a été inauguré par M. le Gouverneur le 16 juin 2012, les maalmines ont été distingués.
Hier soir, les habitants m'ont dit avoir profité
de la fraîcheur des lieux pendant le mois de ramadan, et certains ont
renoncé à construire en ciment leurs demeures. Le doyen Ba Houcine m'a dit :
-"Grâce à toi, nous avons pu améliorer
notre niveau de vie [par les salaires directs], mais en plus nous avons
gagné
ce monument qui allait disparaître et qui désormais fait notre fierté.
Vois par
toi-même, à toute heure du jour ou de la nuit, Imi n’Ougadir ne
désemplit plus. La fierté a gagné le cœur de tous, même ceux qui ne
voulaient pas voir ".

Et je redis, l'urgence est à la restauration de ces sites majeurs de notre patrimoine pour assurer un espace public de qualité même pour les populations les plus déshéritées. Si je n'interviens pas au moment où tout bascule, je me le reprocherai toute ma vie.
Projets de restauration et projets dits contemporains, se nourrissent les uns les autres surtout aujourd'hui où je prône l'usage de
ces techniques dites traditionnelles qui sont pour moi surtout
durables.
En voyant la réussite du projet, on réalise combien notre mémoire oublie vite. Heureusement l'appreil-photo enregistre tout implacablement : Souvenons lorsqu'en décembre et janvier, nous remontions la porte, il a fallu tout refaire...

Et puis en mars-avril, nous avions tout terminé. L'éclairage une fois installé grâce à l'appui des autorités locales, et le petit miracle pouvait surgir :

