L'artisanat de ce pays est indissociable de l'architecture. En découpant les arts traditionnels en calepinages qui se superposent à une structure, au lieu de participer de cette architectonique, on se méprend sur son essence. Ainsi, tous les bois jadis étaient des structures que complétaient un système intelligent d'encorbellement de tuiles - ou équivalent en de raffinés auvents - venant protéger des pluies ou d'un soleil trop direct. Le zellige venaient certes habiller les cours intérieures en un placage direct sur une structure, mais pour mieux la protéger. Les stucs participaient de la beauté d'une pièce mais complétaient surtout le dispositif climatique d'isolant du froid ou des grosses chaleurs en des systèmes de doubles parois ou de faux plafonds très ingénieux. Et l'on peut ainsi multiplier les exemples à l'infini. Or on continue à sectionner, découper, sans comprendre l'essence d'un art architectural dont V. Hugo a pourtant tout dit dès 1831 qu'il n'était pas un simple decorum !
Tout projet architectural est intéressant lorsqu'il y a une interaction entre l'architecte et l'artisan de chaque corps de métier. Mais si l'on a une logique de couverture, pire de cache-misère venant recouvrir un béton mal construit ou une pauvre façade, par un superbe décor, alors cela n'a aucun sens. La vérité du matériau, comme toujours la clef est là. Etre dans la vérité des mises en oeuvre et non dans un décor baroque reconstitué.