Un geste que nous faisons tous sur nos chantiers mais pas avec autant de systématisme et de raffinement. Prélever, toucher, voir. Puis mettre en forme.
Source photo : Cedric Amey © 2014 http://photos.nancy-guide.net/photo-352-abbaye-de-noirlac,-exposition-terre-du-centre---centre-de-la-terre
Le matériau de prédilection de Kôichi Kurita est la terre qu’il collecte depuis les années 1990. La première poignée de terre fut celle de son jardin à Yamanashi. Depuis, l’artiste est engagé dans une démarche unique et remarquable : faire de sa vie un voyage et constituer une Bibliothèque de terres. Il a déjà arpenté la quasi totalité des 3 213 villages et villes de l’archipel nippon pour y faire des prélèvements de terres.
Cette démarche est au cœur de son travail et constitue son mode de vie et de pensée. Tel un explorateur, il participe à de nombreuses résidences à l’échelle internationale qui lui permettent d’éprouver différents types de sols et de chromatismes.
La Bibliothèque de terres de France (actuellement conservée à la Maison de la Culture du Japon à Paris) contient des terres des régions Centre, Poitou-Charente et d’Ile-de-France. Cette bibliothèque va être enrichie grâce à la résidence réalisée, fin 2013, à l’abbaye de Maubuisson. À cette occasion, il aura pu sillonner les régions septentrionales de Normandie, Picardie, Nord, Champagne-Ardenne…
Chaque fragment est minutieusement répertorié, séché, épuré des matières organiques, concassé, parfois tamisé pour obtenir la finesse du pigment. Matière première de ses œuvres, la terre est multiple, bigarrée à l’image de notre monde, mais jamais échelonnée. De cette diversité naissent des assemblages de couleurs aux géométries variables : de longues traverses flottantes constituées de carrés.
Né en 1962, Kôichi Kurita vit et travaille dans sa ville natale de Yamanashi, au Japon. Ses œuvres sont exposées au Musée d’art contemporain d’Hiroshima, à la Biennale de Kyôto, au Musée d’art contemporain de Tôkyô, à l’Abbaye de Noilarc, au Domaine départemental de Chamarande, à la Biennale de Melle.
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