En parallèle de grands chantiers orchestrés par la municipalité sur la Source bleue et le musée, nous avons engagés avec l'association AMOUDOU la restauration des ruelles caracteristiques de la médina... avant qu'il ne soit trop tard. La charte de la ville y est appliquée à la lettre : soubassement en pierre, chaux en enduit sur façades, badigeon chaux-terre pour les finitions, corniches en agfef (lit de lauzes superposées), baies et portes subsumées, tighurbins en saillies mises en valeur, fenêtres caractéristiques, etc.
Ceci n'est rendu possible que grâce à la sagacité de MM. Boumahdi et Haouma (Association Amoudou) lesquels s'appuient sur le soutien financier de la coopération allemande.
APPRENDRE à BIEN FAIRE (LES REGLES DE L’ART)
La formation des ouvriers se fait sur le tas et certainement pas dans une salle de classe. Il faut faire faire, défaire, réajuster, apprendre à voir pour le maçon, apprendre à terminer, exiger et montrer comment faire. Il va sans dire que cela ne se fait pas en quelques séances mais sur la durée d’un chantier. Ma formation est complétée de l’assistance de Aissam Haddioui et de Brahim Sadik, employés chez moi depuis longtemps et que j’ai mis à la disposition du projet pour mieux encadrer et former encore car les gestes se répètent sur un long terme pour apprendre. La formation aux maçons ne se transmet que d’homme à homme (en l’occurrence d’une femme à des hommes, ce qui ajoute une difficulté…) et certainement pas par un manuel ou des conseils livresques... Former est donner aussi un cadre de vie et des exigences formelles à des jeunes gens souvent non-inscrits encore socialement dans la ville, ceci se fait sur un temps long.
APPRENDRE à VOIR (FORMER LE REGARD)
Avant de restaurer, être attentif à tous les indices, toutes les traces laissées par les mises en œuvres précédentes pour restaurer en rendant au lieu leur histoire (Le moment du décapage est un moment fondamental d’observation). Ensuite viennent les BONNES mises en œuvre, au regard de ces conclusions et analyses premières. Ce quartier originel doit garder ses qualités originelles et ne pas être ni grimé, ni transformé, ni galvaudé, ni détruit. Le style à la mode (type pastiche) est à proscrire et les artisans sont formés dans ce sens : ce n’est pas du « décor », c’est l’essence de la ville.
Nous le verrons dans les prochaines visites-formation organisées dans la ville, ce premier projet retracera le "circuit des deux centres historiques" de Tiznit et anticipera sur le "circuit de l'eau" à venir. Nous sommes en train de préparer cette signalétique, support à ces promenades-découvertes (ceci nécessite un peu de temps).
Prière de s'inscrire sur ce blog ou auprès de l'Association Amoudou, si les VISITES vous intéressent pour le mois de septembre. Marhba !
Zut et rezut... Je ne prends connaissance de cet article qu'aujourd'hui 26 septembre. Si des visites sont à nouveau programmées, ce sera avec joie que j'y participerai. Grâce à vous, aux maalmine et à leurs aides, grâce aussi à tous ceux qui œuvrent à vos côtés, Tiznit retrouve peu à peu sa splendeur !
Bravo...
Rédigé par : Isabelle de Balathier | 26 septembre 2014 à 21:39