"La pluie : on la prévoit, on l’appelle, on la craint, on s’en protège, on la reçoit comme le plus grand cadeau. Elle fait l’objet de multiples représentations réalistes, figuratives ou abstraites, dans une traduction symbolique ou métaphorique. Elle donne également lieu à des analogies musicales ou, plus largement, sonores. La pluie, enfin, est divinisée. Phénomène météorologique, la pluie fait aussi partie du système global de l’univers et à ce titre s’intègre dans les théories cosmogoniques que les différentes sociétés ont développées..." (Catalogue de l'exposition du Quai de Branly, Paris, 2012).
Les prières rogatoires d'octobre auront eu raison d'une année qui s'annonçait sèche. Voilà des inondations brutales ces trois derniers jours dans le Sud, la pluie est abondamment tombée, les sommets sont enneigés et de vrais dégâts ont été provoqués sur le lits des oueds - et surtout pour le patrimoine non-entretenu et oublié des vallées présahariennes.
A Aglou, les choses ont été plus violentes. Avec des maisons emportées. L'oued est monté jusqu'à 12 m, lui qui est habituellement toujours à sec. Beaucoup de dégâts, route arrachée juste devant Zaouit, on ne peut pas aller à Mighleft par ce côté. Les poteaux électriques étant dans l'oued (j'admire l'intelligence de certains...sur des choix de ce type, tout comme autoriser à construire en zone inondable, autoriser les caves, etc.) Tout le monde attend que l'Oued baisse pour traverser, les nombres de victimes n'ont pas encore été arrêté.
Ce n'est pas une histoire de matériaux mais de mauvaises mises en oeuvre, en terre comme en béton, le résultat est navrant, voire dramatique. Bien construire s'apprend, que ce soit en terre comme en ciment. Il faut aussi, en même temps qu'on choisit un matériau approprié, s'assurer d'un site judicieux. La Tour almoravide de Massa en pisé est toujours là depuis 10 siècles, d'autres constructions récentes en mauvais pisé s'effondrent à la première pluie... ou placées en zone inondable, seront emportées, tôt ou tard...