La vie est à l'image d'un bloc de pisé. A l'image de la terre crue. Non celle qui retourne à la terre, celle qui résiste. Le pisé est une terre damée, sur la durée ; solidifiée sur la durée. Damée, polie, ciselée aussi. Qui continue de se solidifier par la chaux à mesure que les années passent.
Tout à coup ce matériau que j'ai employé dans diverses mises en œuvre, dès 2000-2001 au Maroc, et que le Mali en 1995 puis 2008 m'avait rendu si proche, est à la mode au Maroc. Enfin, on va dire, il était temps. Parce que j'ai dit ailleurs que notre code de l'urbanisme était amnésique. Pour autant, l'employer ici est un parcours du combattant. Certains prétendent être les seuls à avoir testé ou mis au point le pisé. En fait chaque projet est unique, chaque terre est un essai en soi. Ce qui en fait une difficulté de taille pour des bureau d'études (obligatoires) le plus souvent frileux et incultes. Ensuite, on passe son temps à rattraper les trop grosses épaisseurs, les grossières gestions des descentes de charges trop consommatrices d'acier et de béton, etc. On s'arrache les cheveux. Sur ma carrière, pour les marchés publics où le BE est imposé, j'ai rencontré 2 bureaux compétents...
Il n'est pas souvent bon d'être en avance sur son temps. Or, les modes -qui ne sont pas souvent bonnes- se révèlent parfois opportunes.
Ce n'est pas seulement le code de l'urbanisme qui est amnésique ; c'est le sens aigu de la collectivité dans l'application éthique de l'intérêt général qui a disparu...
Cet article est toutefois une bonne nouvelle qui ouvre des perspectives d'avenir tout en prouvant que le militantisme répétitif associé à la rigueur professionnelle fait évoluer les idées !
Rédigé par : Stan-Yves BONTEMS | 14 juin 2015 à 23:02