Alertée par les habitants en novembre 2014, je pensais Agadir n'Uguellouy d'Amtoudi définitivement condamné : les façades Sud-Est et Ouest ayant implosées sous l'effet de pression de l'eau. Id Issa a peu souffert du fait d'une implantation sur le rocher plus large. Depuis ces pluies violentes qui avaient emporté une partie des maçonneries, j'avais très peur que nous ayons beaucoup de mal à tout reprendre convenablement, il aura fallu près de 5 mois cependant pour mettre le bâtiment hors d'eau. Nous terminons l’étanchéité désormais.
Tout a été repris, des soubassements jusqu'aux corniches avec des "clefs" en bois sur certains angles, des longrines ici et là pour repartir les charges. On n'a pas lésiné malgré un budget modeste. Une visite toutes les semaines les deux premiers mois puis tous les 10 jours, ce type de chantiers ne peut se concevoir que sur la durée en sériant, exigeant, accompagnant. Car il va falloir réfléchir à pérenniser ces actions de restaurations plus encore et c'est là toute mon engagement, cette année, plus seulement le sauvetage d'une architecture par définition vivante...
Car ce qui est inquiétant cette année est le manque de maitres d’œuvre. Les maalmines ne veulent plus faire des efforts et souhaitent aller directement vers les techniques médiocres actuelles (en ciment) et font le strict minimum. Dans un site que je connais par coeur et où j'ai travaillé depuis 2002, il a fallu trouver les bons artisans, exiger, puis suivre de façon très serrée. Pourtant ils avaient demandé de vrais salaires et je les leur avais accordés, avec plaisir. L'Etat n'a pas pris la mesure de cette perte. Je l'ai dit à plusieurs reprises dans la presse, auprès des responsables, lors des rencontres déconcentrées, tout le monde semble n'en avoir cure. Pour moi, qui ai une longue expérience des chantiers, je vois bien que nos maalmines ont vieilli et que la relève n'a pas été reprise... Ce qui n'était pas vrai en 2007. Voilà 8 ans après, c'est trop tard et le ciment s'est répandu partout. Et avec ceux que je connais depuis 15 ans nous avons discuté du fait que c'était une vieille bâtisse certes, mais que nous avions vieilli nous aussi. Qu'il faut l'ancrer encore plus dans la durée... Il faut bien reconnaître que les maalmines vieillissent et que le savoir faire s'étiole faute d'une vraie connaissance des enjeux de la COMPETENCE D' EDIFIER. Il faut agir vite, tant qu'il est encore tant. Tout s'arrache au forceps actuellement, niya mchat.
Chère Madame Naji,
Nous avions visité cet ighrem il y a 4 ans et, car nous sommes tous les deux architectes, il nous a impressionné.
Nous sommes allés à Amtoudi le dernier mois d'avril et... mon dieu! Quelle désolation, quelle tristesse.
Aujourd'hui, quand nous avons vu les images de la reconstructions nous avons eu une très belle surprise.
Nous vous remercions de votre magnifique travail.
Salut!
Montse & Xavi
Rédigé par : Montse | 13 novembre 2015 à 17:25
Encore un travail exemplaire mené de mains de maitre (s) qui montre à quel point la fidélité aux méthodes locales de construction liée à un fort respect de la culture peut s'adapter à des situations d'urgence.
Tous nos encouragements à vous et à ceux qui vous aident à réaliser ces projets.
Rédigé par : Stan-Yves BONTEMS | 19 novembre 2015 à 23:00
Le Maroc a le soleil, ses pierres ont Salima Naji.
Un énorme respect pour votre oeuvre.
Alain Beydts.
Association pour la protection et le développement de la casbah forteresse de Taferdouste.
Rédigé par : Alain Beydts | 17 décembre 2015 à 01:20
bravo salima, autant que étudiante chercheur, je vous encourage de votre effort... deux ou trois personne comme vous Salima le Maroc serra plus que développé et pas en voie de développent comme on l'entends toujours depuis le protectorat jusqu'à nous jours , et si un jours je serrai comme vous qui sait peut être inchallah
Rédigé par : Farah | 24 janvier 2016 à 16:56
bravo magnifique travail cet agadir bien connu des camping caristes qui en font souvent une des visites importantes de leur voyage méritait de survivre j'espère que la region et l'état en prenne conscience
bon courage
Rédigé par : emile verhooste | 01 août 2016 à 10:45