Le projet repose sur des savoir faire, c'est-à-dire des hommes. J'ai déjà dit ici l'importance de cette collaboration où tout est une histoire de rencontres, et histoire aléatoire car touchant aux êtres humains. Le couplet des artisans "maîtres vivants", en référence au Japon, est souvent utilisé, sans souci réel de leur sort... Et cette année, sur les chantiers de restauration, nous accusons une vraie perte des compétences, car rien n'a été fait pour renforcer les savoir faire ruraux. Pire, la destruction de l'architecture vernaculaire ces deux dernières décennies a tué beaucoup de volontés et de personnalités locales.
Dans celui-ci qui n'est pas un chantier de restauration, nous avons la chance d'avoir une équipe solide conduite par Daoud pour la terre et Hussein pour la pierre. Dans mes projets cependant, j'ai toujours laissé l'artisan à une place qui n'est pas celle d'un exécutant. Mais dans un cadre précis. Ce, dont peu sont habitués. Ceci parce que la chaîne des savoir faire doit se poursuivre sur la durée et réactiver le présent. Pour autant, comme ce sont des chantiers au long court, nous discutons longuement, au quotidien, sur comment améliorer les performances, renforcer certains dispositifs structurels. Cette méthode nécessite du temps mais permet ces petits miracles qui sont la fierté de l'équipe.
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