Tout ceci s'est construit au fil des années, un rapport humain basé sur la confiance. Et ce qui ne peut avoir lieu avec des instrumentalisations, comme c'est trop souvent le cas dans les chantiers. C'est tout le drame de ce pays. Les savoir faire disparaîtront si l'on n'institue pas rapidement un vrai respect de l'artisan.
Ce qui m'enchante depuis des semaines est la capacité du maalem de prendre son autonomie et de se surpasser d'un jour à l'autre. Les objectifs, on en a longuement parlé ensemble, et tous ont des souvenirs de ces lieux magiques qui forcent l'admiration de tous, les anciennes mosquées. Alors nous reconstruisons et réapprenons les modes constructifs des arches. Chacun sait donc sur le chantier qu'il faut sauver cette mémoire de formes qui se meurt - essentiellement les anciennes mosquées rasées à coup de budgets neufs, trop importants, budgets de remplacement, les plans ne veulent plus rien dire... Vouloir cette dignité dans le faire, ce n'est pas de la nostalgie, non. C'est du bon sens et de l’éthique au quotidien...
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