Un nouveau site présente les travaux réalisés : https://salimanaji.com/
Sont présentés les nombreux projets en images
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Rédigé par Salima Naji dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans cette palmeraie très ancienne a été construit dans les années 1930 un Souk colonial d’une taille impressionnante au cœur des jardins de la palmeraie de Taghjijt : Tablaba. La taille du Souk, sa morphologie, mais aussi les techniques traditionnelles en terre crue utilisées, le rendent unique dans la région. Le souk intégrait un tribunal et des petites gargotes. Le lieu très ruiné a été perforé et mité pour d’autres usages sur ses franges et est notamment traversé par une voie. La restauration stricte du site n’est plus envisageable, ni même une réutilisation dans un usage équivalent car d’autres souks mieux desservis ont été construits ailleurs. Il importait donc de réfléchir à de nouveaux usages à donner à ce site, plus en adéquation avec les besoins actuels de l’agglomération de Taghjijt tout en essayant de conserver tout ce qui le pouvait encore, dans un ensemble grandement effondré, mais en réfléchissant à donner une nouvelle vie au site.
Réhabilité, restauré dans les règles de l’art, stabilisé ou encore partiellement reconstruit en terre crue au moment du Nouveau Décret de 2013 (application 2014) autorisant la terre crue pour la construction, le projet bénéficie d'une intelligence de mises en œuvre, essentiellement parce que j'ai été laissée très libre de faire sans carcan des normes inadaptées et stupides, véhiculées gééralement par des bureaux d'études inaptes et autistes... Lesquels s'emparent du projet et ejectent l'architecte (de son propre projet, si si ça existe !), et avec l'architecte ils disqualifient les procédés vernaculaires...
Tous les procédés ancestraux sont donc remis à l’honneur dans une logique d’innovation et de formation pilote pour la wilaya de Guelmim Oued Noun : réinvestir les techniques dites «vernaculaires» en recréant des filières constructives au profit d’un véritable développement soutenable. L’APDS, l’Agence de Développement des Provinces du Sud a instillé ce projet dès 2012, il vient d’être livré, dans l’esprit d’un développement qui respecte autant l’environnement, les Hommes et leur histoire.
In this very old palm grove, a colonial Souk of impressive size was built in the 1930s in the heart of the gardens of the Taghjijt palm grove: Tablaba. The size of the Souk, its morphology, but also the traditional clay techniques used, make it unique in the region. The souk included a court and small gargotes. The very ruined site has been perforated and mutilated for other uses on its fringes and is notably crossed by a road. The strict restoration of the site is no longer possible, nor is it possible to reuse it for an equivalent purpose, as other souks with better access have been built elsewhere. It was therefore important to think about new uses for this site, more in line with the current needs of the Taghjijt agglomeration, while trying to preserve everything that could still be preserved in a largely collapsed complex, but thinking about giving the site a new life.
Rehabilitated, restored according to the rules of the art, stabilized or even partially rebuilt in raw earth at the time of the New Decree of 2013 (application 2014) authorizing raw earth for construction, the project benefits from an intelligence of implementations, essentially because I was left very free to do without the straitjacket of the unsuitable and stupid standards, by unfit and ...autistic engineering offices... They take over the project and eject the architect (from his own project, yes, there is such a thing ! ), they disqualify the vernacular processes...
All the ancestral processes are therefore given pride of place in a logic of innovation and pilot training for the wilaya of Guelmim Oued Noun: reinvesting the so-called "vernacular" techniques by recreating constructive channels for the benefit of a truly sustainable development. The APDS, the Development Agency for the Southern Provinces, instigated this project which it has just been delivered, in the spirit of a development that respects the environment, the people and their history.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Lieux | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans la sélection "d'Architectures d'aujourd'hui", hasard ou clein d'oeil mais "Architectures du bien commun est accompagné de l'ouvrage de Jane Hall "Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte / Breaking Ground, Architecture by women".
Etre une femme architecte reste un combat surtout pour proposer un autre ordre du possible vivre ensemble.
Etre une femme architecte qui pense et participe de la construction de l'espace public est un acte de subversion.
Or aujourd'hui, la subversion est au combien nécessaire pour reconstruire des horizons de vie collectif dignes et désirables.
http://www.larchitecturedaujourdhui.fr/livres-2019-la-selection-daa/
Architectures du bien commun, pour une éthique de la préservation
Salima Naji,
MétisPresses, collections vuesDensemble Essais, 2019, 240 pages, 20 €
En s’appuyant sur ses multiples expériences de chantier, Salima Naji interroge le capital de résilience des techniques dites « vernaculaires », contre les logiques globales et nocives, dont l’omniprésence actuelle du béton est l’expression la plus évidente. Architecte et docteure en anthropologie exerçant au Maroc, Salima Naji privilégie l’utilisation des matériaux et techniques locales dans une démarche de préservation environnementale et culturelle.
Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte / Breaking Ground, Architecture by women
Jane Hall
Éditions Phaidon, 2019, 224 pages, 40 €
« Diriez-vous de moi que je suis une diva si j’étais un homme ? » avait dit Zaha Hadid, bousculant plus d’un siècle de sexisme en architecture, au cours duquel les femmes se sont vues refuser l’accès aux écoles, voire aux diplômes dont elles avaient suivis les cours. Aujourd’hui encore, elles ne représentent que 10 % des plus hauts postes dans les agences. En réponse à ce contexte, Je ne suis pas une femme architecte. Je suis architecte de Jane Hall rend hommage aux réalisations de femmes architectes. Présentant plus de 150 projets, cet ouvrage est un véritable manifeste, témoignage photographique de la contribution des femmes à la discipline.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Ecoconstruction, Livres, Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
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Ce mercredi 13 novembre 2019 à 18h30, au siège de l’Académie du Royaume du Maroc. Salle SAHARA
DANS LE CADRE DE L'EXPOSITION TRESORS D'ISLAM, Cycle de Conférences 2019
من الغذاء إلى التغذية الروحية. شبكات الفضاءات المقدسة باألطلس، إيكودار ) مخازن الحبوب ( و الزوايا ) المساجد و القبور ( روابط في مقدمة الصحراء المغربية.
Dans les économies du peu, suivre les chemins du grain des igudar-s (greniers) aux zawya-s (tombeaux-mosquées) permet de pénétrer au coeur des sociétés de l’Atlas. Les nécessités du quotidien — sauver son corps — et l’obsession du Salut — sauver son âme —, apparaissent liées à un réseau complexe de dons et de contre-dons autour de nombreuses zawya-s et filiales, qui servaient d’entrepôts sûrs aux dîmes annuelles et qui ont perduré avec la «modernité» dans un réseau de solidarité bien visible.
Les lieux restent les mêmes, mais l’usage a changé. Ce lieu dans ses fonctions traditionnelles est en conséquence disqualifié et oublié, rendant caduque l’idée d’un « archaïsme vital » décrit, il y a plus de soixante ans. Le collectif se réagrège autour d’un lieu ancien ravivé non plus dans les pratiques autour de la redistribution du grain, mais dans la circulation des mémoires constitutive d’une identité collective à l’oeuvre.
km 4, Avenue Mohammed VI, Souissi - Rabat
Les greniers collectifs constituent un patrimoine « assez méconnu » qui doit être compris dans ses spécificités, a souligné l’anthropologue et architecte, Salima Naji, qui donnait, mercredi à Rabat, une conférence à l’Académie du Royaume du Maroc.
Mme Naji a, à cette occasion, mis la lumière sur la valeur patrimoniale des greniers collectifs, constructions traditionnelles particulières au Sud marocain, à vocation défensive et de stockage qui abritent les cases de l’ensemble d’une communauté, dont certaines sont encore en activité, alors que la plupart tendent cependant à être abandonnées.
« Si ces greniers collectifs sont toujours en activité, s’ils représentent quelque chose aujourd’hui.. c’est parce qu’ils sont reliés à des systèmes de solidarité et de réseaux de sacrés extrêmement importants », a-t-elle relevé, insistant sur la nécessité de restaurer, dans des règles d’art et avec beaucoup de réserve et de déontologie, ces « lieux sacrés qui constituent le symbole d’une organisation tribale harmonieuse régie par des droits coutumiers » et ce, en développant une démarche qui tient compte du site et du contexte social, historique et touristique.
Dans ce sens, elle a mis l’accent surtout sur les pratiques associées à ces lieux traditionnels. « Quand il s’agit de restaurer un grenier collectif, il faut surtout veiller à ne pas gommer les pratiques des communautés qui y sont associées », a fait observer l’anthropologue.
Au-delà du sauvetage et de la restauration des sites, Mme. Naji a jugé nécessaire de préserver la « beauté et la majesté des greniers et des murs », derrière lesquels il existe non seulement des « usages et des coutumes », mais aussi des textes et des manuscrits à valeur sacrée et qui peuvent donner des leçons d’architecture.
Mme Naji a également passé en revue, avec des photos et vidéos à l’appui, l’ampleur du travail de restitution qu’elle a accompli en collaboration avec plusieurs acteurs étatiques et non-étatiques sur les grands réseaux de Zawyas (tombeaux-mosquées) et Oasis enchâssés dans les Ksars, et qui a permis de « sauver plusieurs sites » et « pénétrer au cœur des sociétés de l’Atlas », grâce notamment aux efforts des maçons auxquels elle a rendu un grand hommage, tout en appelant à « s’occuper un jour de leur statut ».
« Il s’agit d’une restauration impulsée de l’intérieur et orchestrée par les communautés elles-mêmes depuis les maîtres-maçons et ouvriers recrutés sur place jusqu’aux décisions prises de façon collégiale à la Zawya du village », a-t-elle précisé, notant que cette technique de restauration « est la seule méthode viable aujourd’hui pour restaurer les greniers collectifs du Royaume ».
Par ailleurs, Mme Naji a évoqué le patrimoine architectural en péril du Sud du Maroc, plaidant dans ce sillage à son restitution. « La disparition de ce bien commun signifie la fin de toute une civilisation particulière », a-t-elle averti.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Architectures sacrées, Greniers collectifs, Revue de Presse | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous voulions utiliser une technique à joints secs présente régionalement. Mais la présence, abondante des scorpions, a empêché de garder le procédé pour les intérieurs.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Ecoconstruction, Lieux, Projets | Lien permanent | Commentaires (2)
L'émission FAUT PAS RÊVER sur le Maroc sera diffusée lundi 5 février (14 minutes). Elle sera diffusée ensuite sur TV5 monde.
Initialement, en octobre dernier, les greniers d'Amtoudi (grenier de piton, vaisseau de pierre, restaurations 2007/2015), celui de Tiskmoudine (grenier d'oasis, restauration 2007/2016), celui d'Ifri Imadiden (grenier de grotte), et celui de Ait Kin (grenier de terre à plan quadrangulaire 2012) ont été filmés par une équipe à nos côtés.
Tournage des jardins producteurs à l'ensilage dans le grenier, de l'olive à l'huile d'olive jusqu'à sa mise dans le grenier, à Ait Kin, l'orge à Ifri Imadiden, les dattes et l'orge à Imi n'Tatelt...
Les techniques constructives ont été filmé pendant plusieurs jours... sur le chantier de Tiskmoudine avec les maîtres maçons Brahim et Mohamed qui font équipe avec moi depuis presque 10 ans. Car que serait une restauration sans ceux qui œuvrent de leurs mains ?
Et puis il y a eu aussi une très belle séquence à la Zawya d'Imi n'Tatelt - qui n'a pas été conservée Hélas au montage - chacun sait que tous les greniers de l'Anti-Atlas sont reliés entre eux, depuis des siècles, par les Zawyas, dans un réseau de solidarité placé sous l'angle de la sacralité. Car c'est bien ce réseau du sacré qui explique que nos greniers soient toujours vivants au Maroc. Tout grenier actif - et il y en a heureusement encore - apporte ses dons aux grandes zawya-s placées sur les franges présahariennes. Relation singulière par lequel circule une partie des biens nourriciers produits dans ces régions, rendant indispensable le grenier. Cette zawya fait ainsi office d’énorme magasin, ultime réceptacle des dons en nature de toutes les tribus liées par serment, qui viennent déposer et recevoir en échange...
Je tenais à mettre l'accent sur l'importance du patrimoine immatériel pour ces institutions amazighes extrêmement abouties que sont les greniers collectifs.
L'importance de la solidarité face à la faim, à la difficulté, dans une terre certes aride mais cependant fertile et qui a développé des liens au sacré de très grande importance. Mais que peut, aujourd'hui, montrer de toute cette richesse, cette complexité, la télévision ? FAUT PAS RÊVER non plus...
Je vous laisse cependant regarder, rêver, et revenir voir ces lieux émouvants que nous aimons, en réfléchissant à toutes ces notions de vrai développement, d'accompagnement des sociétés sans opposer les vieilles recettes stériles modernité/tradition, mais y voir plutôt des alternatives à un monde qui peut devenir cruel pour les Hommes. La résilience des greniers est là pour témoigner d'une résistance des biens communs.
Rédigé par Salima Naji dans Actualité, Greniers collectifs, Lieux, Projets, Télévision | Lien permanent | Commentaires (4)
C'est avec émotion que je me joins au deuil de la famille en tant qu'ancienne élève de Madame Weeke à l'Ecole d'architecture de Paris-La-Villette. Elle nous aura transmis sa rigueur, sa rationalité, son horreur de la complaisance et cependant une très grande écoute où elle cherchait à déceler en chacun de nous toutes les qualités. Les voyages d'études qu'elle nous fit faire, avec beaucoup de ténacité et d'amour de l'architecture, auront été pour chacun d'entre nous - heureux élus - une école de l’apprentissage de l'architecture : 10 jours avec cette grande dame équivalaient à plusieurs mois de stage en agence ! Avec reconnaissance.
© Phine Weeke-Dottelonde - L'architecte Inge-Lise Wunsch-Weeke (1938-2017)
Rédigé par Salima Naji dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)
«Cette main «bret», offerte au musée en 1960 par Maurice Bastian, est un reste humain rarissime: les Kurnai, après le décès d’un être cher, coupaient une de ses mains et la fumaient, afin qu’un proche puisse la porter sous son bras gauche. La main l’avertissait du danger en le pinçant ou le poussant. J’ai dû demander l’autorisation de l’exposer à la fondation qui gère le patrimoine des Kurnai», commente Roberta Colombo Dougoud. (Image: WATTS/MEG)
Genève : Musée ethnographique. « L'effet boomerang. Les arts aborigènes d'Australie», 2017.
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Ce projet résume le subtil jeu entre la tradition et les acquis contemporains, entre une approche résolument bioclimatique et l’appui éventuel d’équipements modernes, entre le respect d’un cahier des charges technique et la préoccupation du confort et de l’accueil des usagers…
Dans une parcelle toute en longueur, le projet se déploie en deux entités liées à la maternité plus ancienne. Un couloir les relie sans que les deux bâtiments ne soient accolés pour éviter tout transfert de chaleur. Le nouvel ensemble comprend une salle destinée à l’accouchement et un espace de convalescence pour le repos. Entre les deux espaces, a été garanti un lieu pour l’accueil des proches sans troubler le repos des patientes.
L’espace de convalescence possède son propre accès aux jardins, où tous les palmiers ont été conservés (et trois déplacés) pour créer une fraîcheur depuis l’arrière du bâtiment. Il ne condamne pas l’accès au fond de la parcelle pour une extension future.
Distribuer les espaces sans sacrifier la possibilité d’une extension future
La porte d’entrée, sorte de bouche tout en longueur, fait référence aux portes régionales en saillie. Elle prépare l’accueil en un rafraîchissement premier permis par la largeur des murs, la hauteur assez basse sous plafond et l’épaisseur du matériau terre. Elle débouche sur une petite salle d’attente de forme organique circulaire, aux lignes douces, sorte de matrice toute en rondeur, perceptible depuis l’extérieur. Les espaces d’administration sont situés autour de la porte d’entrée, créant une limite symbolique entre ces espaces d’administration et les espaces d’accouchement ou de convalescence pour protéger les patientes autour de l’heureuse naissance.
« La porte d’entrée, sorte de bouche tout en longueur,
fait référence aux portes régionales en saillie.
Elle prépare l’accueil en un rafraîchissement premier
permis par la largeur des murs, la hauteur assez basse sous plafond et l’épaisseur du matériau terre. »
«L’espace a été conçu pour faire bénéficier à l’accouchée,
à côté des salles plus cliniques et lisses destinées à l’accouchement,
d’un lieu réservé à la récupération.
La douceur de la terre est réputée bénéfique grâce à la fraicheur consentie
par ce matériau allié ici au dispositif climatique. »
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Au moment où s'est éteint la flamboyante Simone veil paraît un numéro consacré aux architectes femmes au Maroc. Femme ET architecte dans la revue Architecture du Maroc (n°75), paraît ce mois-ci un numéro particulièrement flamboyant qui fait écho au cycle de conférences entamé en mars dernier à Casa. L'édito de la directrice Selma Zerhouni, architecte engagée, est très intéressant.
Combien sommes nous en effet, nous qui sommes architectes privées à porter des projets innovants en répondant à des appels d'offre ? Combien sont-elles celles qui prennent le risque de se confronter à la rude concurrence d'un marché très difficile depuis 2011? Combien sont-elles à faire toutes les réunions, les suivis fastidieux sur le chantier, les rapports de force, les choix jusqu'au bout ? Combien sont-elles à défendre jusqu'au bout ses projets pour en garder toute leur singularité tout en prenant le risque financier des délais de paiement (plus de 500 jours actuellement) ? Car une fois un parti pris trouvé, mis au point, travaillé, il faudra le défendre, lors de la rédaction du CPS face à des BET non-choisis par l'architecte, souvent frileux ou réticent à changer de façon de construire, très réticent à changer de matériau. Ceci est un combat qui se joue sur les plans et dans les CPS, CCPTP. Puis au moment de "l'autorisation" où il faut défendre encore. Parfois face à des maîtrises d'ouvrage le combat peut continuer..., soit par ignorance, soit par incompétence, soit à cause de personnalités défaillantes (qui n'aiment pas les femmes. Et certaines femmes détestent travailler avec d'autres femmes...). Ensuite, sur le chantier, il faudra mettre au pas les équipes pour les obliger à ne pas bâtir par défaut mais faire ce qu'il y a sur le plan, voire mieux... Car ce temps du chantier, souvent négligé par une profession dévorée administrativement, est tout aussi fondamental que les étapes précédentes. Il ne faut rien lâcher.
Dans ce chemin de croix cependant, je dirai que nous rencontrons la bienveillance de certains ingénieurs de l'Etat qui permettent de cautionner le projet, des fonctionnaires rares qui acceptent un projet singulier et enfin des entreprises qui jouent le jeu et acceptent les défis. C'est ce qu'il faut retenir : dans un paysage hostile (au Maroc comme dans le reste du monde) on est parfois accompagnée et alors ce travail d'architecte qui est d'abord la conjugaison de diverses volontés engagées dans un résultat commun peut commencer. De petits miracles douloureux mais qui sont là. Sans donner espoir, n'exagérons rien, parfois des miracles ont lieu (comme pour la maternité de Tissint dans la province de Tata).
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Le grenier d'Id Aïssa d'Amtoudi est désormais l'un des hauts lieux iconographiques pour la nouvelle campagne de promotion du tourisme marocain. Les travaux d'entretien constants ont permis de conserver cette architecture si singulière. L'image a été prise lors des derniers travaux financés par le Global Heritage Found et le Prince Claus.
La date est fausse, le grenier le plus ancien escamoté. Mais peu importe.
Tourné en octobre, comparé au film de Mehdi Benssid et Karim Belbachir, tourné en août et en novembre, la restauration n'est pas très avancée alors sur les toits-terrasses.
Les greniers d'Amtoudi mis à l'honneur dans le film de présentation du Maroc vu du ciel par Yann Arthus Bertrand.
Le suivi et l'entretien de ce patrimoine exceptionnel depuis 2002 a permis de les sauvegarder malgré les effondrements liés aux pluies diluviennes en 2006 et en 2014.
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Ateliers COP22 organisés par l'Académie du royaume du Maroc, 14 novembre 2016 : « Des territoires, des Hommes, des procédés constructifs : Des espaces publics à l'habitat privé, un legs résolument tourné vers l'avenir » Zone verte de la COP22 à Marrakech.
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C'était le grand spécialiste des jardins, cette science lui était venue de l'analyse fine en tant qu'agronome, de l'hydraulique du Haouz jusqu'à Marrakech, dont il connaissait toutes les strates historiques, tous les méandres expliquant la naissance et l'évolution de Marrakech, depuis la seguia Tassoultant jusqu'au travail des Almoravides, toutes les khetarras, une ville qu'il a essayé de sauver des spéculateurs - il a tiré toutes les sonnettes d'alarme qu'il pouvait - et dont il a magnifiquement parlé dans ses livres.
Le très regretté Mohammed El Faiz s'est éteint ce dimanche 22 janvier en laissant une oeuvre ouverte. Nous aimions tous son humilité, sa bonté, son intelligence, une courtoisie lumineuse. De son élégance naturelle, dans ce sourire si avenant, il se souciait aussi de transmettre. La première fois je crois que c'était à Dar Bellarj pour l'exposition sur l'Agdal que je le rencontrais. Plus tard, il m'a montré les "canaux" du Haouz dans le détail. Il avait évoqué le Nfis. Il avait pris a peine de me montrer, in situ, les vignes du N'fis il y a plus de 10 ans, qu'il voulait sauver en temps que écosystème reposant sur une espèce endémique, ancienne et spécifique. Nous étions allés voir ces vignes de plus près, et dans l'arrière plan il y avait bien sûr le construit, des édicules aux demeures plus adaptés jusqu'aux moulins à eau et aux fermes-greniers, ceci analysé sur presque un millénaire. Son regard embrassait tout. Je me souviens d'une matinée en faculté avec Ouidad Tebaa où il avait évoqué Safi, sa ville natale. C'était un puits de science. Ses travaux que j'ai toujours lus avec beaucoup de scrupules, étaient profonds, riches, et aussi révélateurs de champs d'intérêt multiples, avec un point de départ : la question de l'or bleu. L'art des jardins arabo-andalous invitait à la méditation. L'économie, la pensée constructive, l'urbanisme avant l'heure, la Ménara, le plus vieux jardin islamique inchangé depuis le XII°. La pensée à ciel ouvert en effet. Maroc et Portugal, Espagne andalouse, un patrimoine commun. Smara et l'urbanisme de Ma El Ainine, toujours la quête de l'eau comme moteur. Un humaniste avant d'être un universitaire, un homme fait de générosité et pourtant érudit, une disponibilité et une gentillesse à la mesure de son savoir et de sa conception du savoir : il restait tourné vers les autres.
Nous aurions tant besoin de figures comme la sienne en ce temps de cynisme. Je suis très triste, et me sens bien orpheline, nous sommes orphelins désormais de sa pensée si belle, de sa gentillesse, de sa réflexion si généreuse, non-achevée à ce jour. Tous ces chantiers, ces acquis qui font date, tout son engagement, sont un modèle. Sa pensée continue en nous tous qui aimions son visage, la lumière qu'il continue de diffuser après ce départ bien prématuré. C'est un très très grand penseur à mes yeux mais que j'admire infiniment parce qu'il était d'abord un homme d'engagement.
Un petit hommage lui sera rendu au colloque berbère du Jardin Majorelle le 25 février prochain. Pour celui qui aurait dû ouvrir cette journée. Paix à son âme.
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