La section ARCHITECTURE de l'exposition de l'IMA "le Maroc contemporain" lève un voile sur une partie de mon travail (depuis le 15 octobre 2014 /prolongée jusqu'au 1er mars 2015).
"Cette exposition-événement, manifestation la plus fréquentée dans l'histoire de l'Institut du monde arabe (IMA), l'une des plus importantes jamais consacrées en France à la scène artistique contemporaine d'un pays étranger, présente le travail de plus de 80 artistes vivants (plasticiens, designers, vidéastes, architectes, créateurs de mode, etc.) sur 2.500 mètres carrés..."
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Le magnifique documentaire de Jérôme PERRAULT (Réalisation: Jean Froment) dans la série "Couleurs du Maroc" (arte) s'est ouvert avec Ocre où mes travaux sont bien représentés par ceux qui édifient et notamment les figures des maalmines M'bark, Ali, Bilal et Mohamed (Amtoudi, agadir ouzrou, minaret d'Akka) sont visibles sur ce lien :
A la minute 33.
"Au Maroc, l’ocre est la couleur de la roche, de la terre du sud et des puissants massifs qui forment le Haut Atlas. Ici, les hommes chassent cobras, vipères à cornes et autres reptiles dangereux, alors qu’aux portes du désert, le dromadaire devient parfois une bête de course. L’ocre rappelle aussi Marrakech, ville impériale et coeur historique du pays... "
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Un article signé de la spécialiste Danielle Fischer et intitulé Patience, connaissance et confiance paraît ce mois-ci dans le magazine suisse Modulor (en allemand) pour parler de mon travail sur la construction en terre et en pierre. Il y est fait référence à notre grande tradition architecturale, menacée on le sait par des techniques ou des matériaux dits "modernes" et bien sûr à mes "collaborations" dont j'aime à parler, mes collaborations avec les maîtres-artisans du grand Sud, échanges qui continuent à nourrir la pensée architecturale pour notre plus grand bonheur... tant que les normes desséchantes ou les CPS (cahier des charges) frileux ne la réduisent pas à une simple peau (...de chagrin) !
Ceci coïncide avec l'exposition de l'Institut du Monde arabe à Paris, qui ouvrira à partir de la semaine prochaine pour présenter l'architecture marocaine contemporaine où, au milieu d'une masse de projets, certains des miens donneront j'espère à entendre cette voix enracinée.
Téléchargement Mod_Thema_Salima_0614
http://www.modulor.ch/
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Nous voudrions que notre enduit de chaux et de terre réveille les vraies architectures de terre, celles qui ont une âme, qui ont un corps, un ventre, une lumière. Et surtout, qu'il nous fasse oublier les plaques de parpaings mal agencés, laissés bruts : cacher cette misère inexprimable de cette non-architecture qui s'est répandue dans tout le royaume en moins de 10 ans.
Beaucoup des citoyens de la ville nous ont dit apprécier cela : tout à coup, ils ont visualisé à quoi pouvait ressembler leur ville, une fois réhabilitée. Il ne s'agit pas juste d'un enduit, il faut aussi travailler à réhabiliter la ville dans leur coeur. Travailler la représentation - la distinction sociale disait Bourdieu - elle est au coeur des processus d'adhésion ou de refus de ces matériaux jusque-là déconsidérés, soudain anoblis.
Le musée sera déterminant, de même que les opérations en cours de pavement, d'éclairement et de signalétique. Une faute de goût est vite arrivée. Je me souviens au Ksar Assa, le grossier vieil "ingénieur" ("homme d'expérience !"SIC) qui était aveugle et sourd aux notions patrimoniales, sa fierté d'avoir posé de hideuses bordures de ciment dans ce site si beau. Je me souviens aussi de la prompte attitude de la jeune génération, liée pour remplacer ces bordures par des pierres plantées, si fière d'avoir su mettre en valeur le Ksar. Dans ce pays, jusqu'à la dernière minute d'un projet, je crains l'ignoble goût de l'inculte, celui qui n'a jamais voyagé ni visité, ni pris la peine de regarder de belles choses, mais qui a le pouvoir de détruire par un choix mauvais. Je crains toujours, ce moment de fin de chantier où peuvent être posées d'affreuses lampes, une signalétique bling-bling dorée, ou simplement une couleur intense sur un bâtiment... Car tout ce que nous "réglons", nous architectes, est affaire de doigté et de mesure. La sobriété, la simplicité, l'élégance discrète, si difficiles à obtenir, et que certains ne voient tout simplement pas ! Le regard s'éduque et cette éducation fait cruellement défaut.
Même si pour le moment, on est peu nombreux à voir loin, à projeter pour la médina, tout ceci est très encourageant. Mais il faut du temps pour tout et surtout pour atteindre un vrai résultat ou un vrai niveau.
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Première étape d'une remise en valeur de la médina dans ses caracteristiques spécifiques. Imposer les techniques traditionnelles et les gouttières historiques en terre cuite à été un combat long, très long. Garder les pilers en pierre, intégrer une charpente traditionnelle, tout ceci est une évidence pour moi ou d'autres personnes familiarisées à l'idée de mise en valeur patrimoniale. Mais ici c'est une lutte. Lorsqu'on aboutit à un résultat satisfaisant, le projet peut constituer une étape intéressante à la redécouverte de la ville.
Nous epérons que le café maure qui était associé à ce lieu dans le quartier, en fait une autre cour intérieure autour d'une galerie jouxtant lesouk Assil, sera convenablement restauré, sans adjonctions parasites ou goût douteux... Comme toujours, je me tiens à la disposition des riverains pour les accompagner.
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Agir est difficile. Avoir une vision et aller jusqu'au bout dans l'intérêt général et en s'oubliant. Mais apprendre à travailler, exiger et s'attacher au résultat. Traquer le fond et non la forme. Est un exercice vraiment difficile, surtout lorsqu'il s'agit de patrimoine.
Le fonds des ambassadeurs va exclusivement dans la main d'oeuvre et la matière première. Mais il a fallu être sur place, et nous y avons totalisé 18 missions pour bien accompagner le projet (missions à notre charge évidemment).
L'Association locale a pris en charge le compteur électrique. Le Caïd sur place a apporté une quinzaine de jours de travail pour une assistance de main-d'oeuvre qui a renforcé les joints de pierre du pourtour du grenier extérieur (chaux locale, tallaght à fort contenance de calcaire). Merci à Saïd Aït Ali qui a assuré le suivi, Keltoum Ait Mhand, Mohamed Faïz et naturellement tous les maçons sur place. Comme pour moi, leur effort était bénévole (aux responsables pas aux maçons !). C'est suffisamment rare pour que ce soit souligné. Nous saluons ici l'accueil enthousiaste et l'envie d'accomplir qu'il y a à Isserghine, merci à tous ceux qui se reconnaîtront, ainsi que MM. Boumahdi et Haouma de l'association Amoudou de Tiznit.
Bien sûr nous n'avons pas hésité à financer personnellement certains articles (comme les jarres des potiers que nous souhaitions encourager, etc.), la dernière paie et tous les faux frais qui n'étaient pas prévus pour BIEN TERMINER le projet (presque 50 000 dhs au final, mis bout à bout... les sommes se sont révélées plus importantes que prévu, je ne pensais pas que j'avais atteint cette somme pour bien appuyer les choses)..
BILAN Juin-juillet-août-septembre : Reconstruction et confortement de la tour Nord, des murs d'enceinte, des ruelles intérieures, restitution de cinq travées, du porche et de l'allée des jarres, des escaliers, des terrasses toutes refaites, sur la zone concernée. Réduction des ruines à plus de 50%, le mètre-cubage de terre et pierre transportée est une vraie folie !
Les jarres installées (je m'en suis chargée personnelllement avec les femmes qui en avaient gardé la mémoire).
BILAN Septembre-octobre : Le théâtre de plein-air sur la zone non-aedificandi programmée.
BILAN Février-mars : Emmarchements d'un pavage de pierre locale autour du grenier (là où il n'y a pas d'affleurement du sol en pierre), electricité et éclairage de spots encastrés, pavage intérieur du grenier sur les zones de l'entrée. Porte en bois installée.
BILAN mars-avril : Branchement électrique et installation électrique. Finitions pavements, finitions de l'entrée (où sera installée une natte traditionnelle et un plateau à thé pour recevoir les visiteurs).
Une signalétique appropriée suivra.
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"Fille spirituelle de Stephane Hessel et Nelson Monfort, Hind Meddeb oscille en permanence entre enthousiasme et indignation. Son statut de femme et de journaliste l’amène à se heurter invariablement aux conditions de vie des femmes dans les pays du Maghreb. Notre journaliste engagée, Hind, est allée à la rencontre des populations marocaines et tunisiennes. Un voyage de plusieurs semaines qui lui a donné l’occasion de nous rapporter de belles images retraçant la condition des femmes au Maghreb" (texte de Elizabeth Tchoungui):
http://www.franceofeminin.com/
Tous les dimanches à 19H50 sur France Ô (Canal 19).
L'emission qui nous concerne passera le 22 mars 2013, mais toutes sont à voir car elles renouvellent l'idée de la femme active de cette partie du monde.
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Il a fallu du temps pour terminer ce long projet, mais nous y sommes enfin. Ksar Akkal est né. Dès que le restaurant et le spa seront ouverts, je le ferai savoir ici.
Le projet a été pensé dans un processus de conception durable par le choix quasi-exclusif des techniques traditionnelles. L’impact pour l’environnement est réduit grâce aux choix des procédés de construction. Pisé véritable, stabilisé à la chaux, pierre, charpentes de bois de peuplier (provenant d’une forêt gérée durablement dans l’Atlas) diminuent ainsi considérablement le bilan carbone de la construction, et si le bilan écologique s’avère très positif, le bilan social l’est aussi puisque la main d’oeuvre a été recrutée dans le souci d’un vrai développement local. Il s’agit d’un chantier long et complexe où les ouvriers sont rémunérés entre 30 à 50% de plus que dans les autres chantiers du Royaume, et avec une couverture
sociale pour les permanents. L’inertie thermique permet de s’affranchir de l’utilisation de climatiseurs en été et ne nécessite qu’un faible chauffage d’appoint en hiver. Les eaux de pluie sont récupérées par citernes dispersées sur le terrain, dont l’usage sera, dans un premier temps, destiné à l’arrosage. Un bassin et un système écologique avec plantes régénératives choisies pour leur capacité de résistance.
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Point par point, chaque semaine, nous exigeons, corrigeons, revenons à la charge pour que ce site soit restitué dans les moindres détails. L'étanchéité achevée, les corniches refaites, l'embellissement à commencé pour retrouver la beauté d'antan... parallèlement à la reprise des façades. La citerne restituée reprend ses droits et la porte retrouve de sa grandeur passée. Nous espérons pouvoir poursuivre cet effort sur le village actuellement menacé par la bétonnisation en cours... comme partout hélas.Nous avons réalisé des panneaux pour montrer l'évolution du travail que nous laisserons sur place à la toute fin du projet ainsi que les cahiers livrant cette belle progression. Le chantier - avec d'autres en cours, tout aussi exaltants - a été filmé et nous présenterons la vidéo très prochainement.
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Je profite de la mission de ces deux derniers jours
où j'ai relancé les chantiers de la zone de l'Anti-Atlas pour vous
donner quelques informations sur les chantiers dont les phases sont
clôturées.
Après avoir restauré la falaise du village
d'Agadir Ouzrou - tout en se bagarrant avec ceux qui prônent le tout
béton - pour la phase première en 2009-10, nous avons cette saison
procédé à la restitution des portes principales du village (2010-11) , ainsi qu'à l'éclairage de Imi n'Ougadir et nous avons réalisé une signalétique de découverte.
Le cadran solaire lié à la clepsydre implanté dans le sol et les murs, depuis plus de quatre siècles, a bénéficié d'un pavement visant à les sauver de la destruction de "modernistes". Les idées font leurs chemins...
Tout ceci a été inauguré par M. le Gouverneur le 16 juin 2012, les maalmines ont été distingués.
Hier soir, les habitants m'ont dit avoir profité
de la fraîcheur des lieux pendant le mois de ramadan, et certains ont
renoncé à construire en ciment leurs demeures. Le doyen Ba Houcine m'a dit :
-"Grâce à toi, nous avons pu améliorer
notre niveau de vie [par les salaires directs], mais en plus nous avons
gagné
ce monument qui allait disparaître et qui désormais fait notre fierté.
Vois par
toi-même, à toute heure du jour ou de la nuit, Imi n’Ougadir ne
désemplit plus. La fierté a gagné le cœur de tous, même ceux qui ne
voulaient pas voir ".
Et je redis, l'urgence est à la restauration de ces sites majeurs de notre patrimoine pour assurer un espace public de qualité même pour les populations les plus déshéritées. Si je n'interviens pas au moment où tout bascule, je me le reprocherai toute ma vie.
Projets de restauration et projets dits contemporains, se nourrissent les uns les autres surtout aujourd'hui où je prône l'usage de ces techniques dites traditionnelles qui sont pour moi surtout durables.
En voyant la réussite du projet, on réalise combien notre mémoire oublie vite. Heureusement l'appreil-photo enregistre tout implacablement : Souvenons lorsqu'en décembre et janvier, nous remontions la porte, il a fallu tout refaire...
Et puis en mars-avril, nous avions tout terminé. L'éclairage une fois installé grâce à l'appui des autorités locales, et le petit miracle pouvait surgir :
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Gràce à la bienveillance de deux bonnes fées de l'ambassade américaine, deux greniers collectifs sont actuellement en cours de restauration depuis plusieurs semaines dans la province de Tata : Ayt Kin et Isserghine.
Ayt Kin est un grenier collectif enserré dans un village fortifié de sept tours bastionnées. Le grenier collectif a bénéficié d’une première restauration en 2004 initiée par l'association locale. Huit ans après dans le cadre d’un projet à partir de ce Fond américain, j'ai lancé une deuxième phase de sauvegarde, avec le partenariat de l’association Amoudou de Tiznit. Il s’agit de refaire toute l’étanchéité, les terrasses avec leurs lauzes caractéristiques (en cours), les soubassements seront confortés et un travail d’embellissement est également prévu dans les espaces intérieurs (malencontreusement cimentés en 2004). Ce grenier est toujours en fonctionnement.
Le grenier collectif d'Isserghine est bien connu de nous depuis dix ans - et nos photos d'archives sont indispensables pour mener la restauration- est l’un des plus grands du sud marocain sur plus cinq niveaux de cases superposées ; il avait malheureusement connu plusieurs phases d’effondrement depuis 1997 où il a été complètement abandonné. Nous restaurons l'enceinte et les venelles intérieures ruinées. Nous voudrions en faire un grenier à visiter comme un musée autour du puits caché, des cases des saints et du lien avec les zawyas sacrées régionales qui caractérisaient jadis le grenier.
Pour ces deux sites, nous ne perdons pas de vue les villages qui les enserrent et essayerons par tous les moyens de poursuivre une intervention intégrée par un programme extensif.
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J'interviendrai donc à 14h45.
Cette belle initiative se fait dans le prolongement du musée berbère, somptueux, conçu pour être un moment présentant l'immensité de notre culture, ce musée si beau évoluera encore, au gré des projets à partir d'une collection unique. Il a été inauguré le 3 décembre dernier, grâce à l'énergie visionnaire de Pierre Bergé et de toute son équipe.
Le colloque entérine le premier Cahier du musée berbère lequel permettra à la fois de diffuser les idées, les recherches et publications et naturellement des expositions thématiques à visée scientifique. A suivre absolument !
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"Cette demeure, en médina, est un prolongement de la rue à l'intérieur... On ne sait plus où sont les limites." me dit une amie, ce vendredi. Mais oui, n'est-ce pas là une métaphore de la médina, ce génie urbanistique de plus en plus abandonné, des médinas, urbanisme que l'on retrouve aussi dans les Ksours du Sud que je m'emploie à sauver (à mon échelle). Alors lorsque je rentre de mission, chaque semaine, c'est vrai je suis heureuse de me retrouver dans ce havre de paix et de ressourcement qui est aussi un analogon à ce que je mets en oeuvre ailleurs, la refabrication d'une image mentale toute personnelle de l'architecture.
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Les fouilles et la restauration de la mosquée « Lalla baytou Allah » de la mosquée d’Agadir Amghar (Commune de la kasbah de Sidi Abdellah ben Mbarek, province de Tata) ont débuté le 21 février 2012 dans le cadre d’un partenariat international, unissant la Direction du Patrimoine Culturel (Ministère de la Culture du Royaume du Maroc), la Commune de la kasbah de Sidi Abdellah ben Mbarek (Province de Tata, Région de Guelmim Es-Smara) et l’ONG CISS (Cooperazione Internazionale Sud-Sud).
Cette action s’inscrit dans le prolongement du travail d’inventaire général mené par la Direction du patrimoine Culturel, entre les années 2003 et 2007, dans la Province de Tata, d’une part, et le programme « Renforcement des capacités d’intervention des organisations de base pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc », porté par le CISS qui travaille dans la Province de Tata depuis 2007, d’autre part.
Cette phase opérationnelle a débuté par un travail minutieux de collecte des données historiques et archéologiques pour une analyse scientifiques des couches stratigraphiques. Les fouilles sont assurées par une équipe de quatre archéologues : Mohamed BELATIK, archéologue et chef de la division des musées, Mustapha ATKI, archéologue et conservateur du site de Volubilis, Ahmed ETTAHIRI, professeur de l’archéologie islamique, à l’Institut National des Science de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat, Abdallah FILI, professeur d’histoire et d’archéologie islamique à l’Université Chouaib Doukkali d’El-Jadida. Elles devraient révéler des informations historiques de première importance pour l’histoire locale, régionale et nationale. Akka est connue comme l’un des pôles politiques et religieux de la dynastie saadienne à quelques kilomètres de la cité minière et caravanière de Tamdoult, qui organisait le commerce transsaharien des métaux précieux.
Parallèlement, l’architecte Salima Naji supervise les travaux de restauration de la mosquée et la construction d’une enceinte de protection pour préserver le site, dans le respect de l’aspect historique du monument.
Les acteurs politiques et la société civile locale ont pris conscience de l’urgence de conserver le patrimoine régional. A terme, la mosquée d’Agadir Amghar devrait être classée comme patrimoine national par une action conjointe de la Direction du Patrimoine Culturel, de la commune et de l’association Al Agaya pour la solidarité et le développement social.
Les partenaires souhaiteraient que cette action pilote aboutisse à un protocole permettant la généralisation de ce type d’intervention dans l’ensemble des régions du Maroc.
(Source : Communiqué officiel).
Cette fouille extraordinaire, menée par ceux qui pour moi FONT l'archéologie du royaume, chacun dans sa spécialité, et tous passionnés (ils ont travaillés sur leur temps de vacances, de 7H du matin à 16H 17 jours durant avec une abnégation rare), mettant au jour un certain nombre de fortifications, d'objets, de linéaments de murs, dispositifs et autres éléments indiquant les multiples vies de l'oratoire. Il est trop tôt pour en parler et seuls les archéologues seront à même, d'ici quelques semaines, d'expliciter la fouille. Mais ce fut émouvant, intense, épuisant.
Ce que j'ai appris en tant qu'architecte, fascinée par ces régions et consciente des manques quant à l'histoire locale : si j'avais entrepris cette restauration sans qu'il n'y ait eu cette fouille, j'aurais sans doute fait une bêtise, commis l'irréparable. L'adage "J'ignore ce que j'ignore" n'a jamais été aussi vrai que devant cette masse de terre, du premier sol qui recouvre tout et soudain des indices apparaissent, des hypothèses se forment ou s'effondrent, on pénètre un monde infini, ce "sombre abîme du temps" (Buffon cité par O. Laurent) dont on ne connait les limites qui nous apprend à être patient. Je voudrais continuer à travailler main dans la main avec des archéolgues aussi talentueux et généreux, sur d'autres sites tout aussi riches et méconnus.
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Beaucoup de personnes me demandent de retrouver les images du Des racines & des ailes (spéciale Maroc, enregistrée en octobre 2005 - diffusée en mars 2006) où l'on découvrait la terre crue, Kasbah Baha-Baha, Skoura, la très belle Tamnougalt (7'58) le Qsar, le grenier collectif ACTIF de Tashdirt avec Si Ali (3'41), l'ineffable Si Mbark Aït Mbark (13'42) aujourd'hui disparu, ciseleur sur bois... une promenade que nous avions fait 7 jours durant avec l'équipe de CAPA, (A. Marrant) il y a quelques années déjà, lorsque le patrimoine n'était pas si à la mode mais que les témoins architecturaux étaient encore sinon intacts du moins debouts... Alors, comme aujourd'hui, je mettais la même simplicité à retrouver ces compagnons de route, ces belles âmes, avec un même amour pour le monde rural trop souvent honni par ceux qui en proviennent. J'y vois, au contraire, une belle humanité, une civilisation qui fut altière et dont il faut être fier - là où certains n'y projetent que archaïsme et chemin de honte. La pauvreté lorsqu'elle est n'est pas une misère culturelle n'est pas insoutenable pourtant. Améliorer le quotidien est nécessaire bien sûr, mais traiter autrui dans sa dignité est bien plus important.
Pour ce faire, il faut comprendre bien des mécanismes et affronter le monde sans préjugés. Sans le grimer, sans l'effacer ni le transformer pour qu'il colle à une image plus "recevable". Alors que la vérité d'un Homme, d'un lieu, est si belle. Pourquoi cette volonté de certains de ne pas accepter les choses telles qu'elle sont, elles sont si émouvantes pourtant, si riches, si pleines à qui sait voir ?
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Ali Benmakhlouf, L’identité, une fable philosophique, PUF, 2011.
Nouvel opuscule de notre philosophe vivant préféré contre les enfermements et autres discours castrateurs autour de l'identité. Il n'y a d'identité que d''identité attribuée. La mixité est nécessaire et inévitable... Toute culture est ouverte sur les autres, aucune culture ne peut se targuer d'être close sur elle-même, sinon de façon mortifère. "Préférer frontières" à "appartenances". Se méfier des "incarcérations civilisationnelles" ou d'origines autoproclamées de concepts (Amartya Sen). Ne mépriser aucune culture et bien comprendre que nous sommes doués d'une complexité difficile parfois à restituer et toujours en mouvance... Bref, il faut ouvrir ce livre et fermer cette page !
Edward W. Said, À contre-voie Mémoires (Out of place), Éditions Le Serpent à Plumes, 2002.
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