Un bâtiment bioclimatique qui allie pierre et terre. Dans une ville en terre, n'est- ce pas une évidence ? L'enduit chaux-terre mis en oeuvre pour la Kasbah Aghenaj dès 2008, puis diffusé sur les remparts par le biais des responsables municipaux, est conseillé pour unifier toute la ville depuis 2010... Tôt ou tard cela se fera et permettra de modifier la perception négative que l'on pourrait avoir de la ville. Pour beaucoup cet enduit - pérenne puisque depuis 2008 il n'a pas bougé sur la Kasbah - est associé à une idée négative, à une idée d'archaïsme ou du moins de non-modernité. Les gens qui ne voyagent pas ne peuvent pas savoir combien pourtant la solution d'une matière (couleur certes mais aussi qualité d'un matériau exceptionnel comme la chaux) serait bienvenue. Et puis toute une série de malentendus sous fond d'ignorance méconnait la chaux ("en pierre") et prend le lait de chaux pour le mortier de chaux. Malgé la formation dispensée en 2009 auprès des amines (responsables) des corps de métiers dans l'enceinte du chantier de la kasbah et malgré le long travail de sensibilisation jusqu'aux murs du quartier "métro" où gràace à l'association Amoudou et la GIZ, ce quartier redevenait beau. Un seul en a profité : le restaurant installé là...
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البناء في الواحات التفكير في البيئة المستدامة
ⵍⴱⵏⵉ ⵖ ⵜⵎⴷⵉⵡⵉⵏ ⴰⵙⵡⵉⵏⴳⵎ ⵖ ⵜⵡⵏⵏⴰⵟⵟ ⵜⴰⵙⵓⵍⴰⵏⵜ
Construire dans les oasis : Penser la durabilité environnementale
http://bioclimaroc.ma/leco-construction-dans-le-sud-du-maroc-le-film/
تشكل المجالات الواحية، باعتبار بعدها الرمزي الكبير، مواضع للتفكير حول إرث وحاضر ومستقبل المجتمعات الانسانية. إنها تشهد على قدرة الإنسان رغم الإكراهات المناخية القاسية على إنشاء بيئة قابلة للحياة والعيش لقرون طويلة. وترتبط، بداخلها الفلاحة والبناء بعلاقات متينة تشكلت حول الحجر والتراب و النخيل مما يجعلها مصدرا للإلهام من أجل التفكير حول استدامة المنشآت الحديثة.
Les espaces oasiens du fait de leur dimension hautement symbolique constituent des lieux de réflexion sur l’héritage, le présent et le futur des sociétés humaines. Ils attestent de la capacité des hommes à constituer un environnement viable et vivable durant des siècles malgré les contraintes climatiques extrêmes. Agriculture et construction y sont étroitement liées autour de la pierre, de la terre, du palmier. Ils sont donc une source d’inspiration pour réfléchir à la durabilité des constructions contemporaines.
فهم التأقلم لدى المجتمعات القديمة للتفكير في التكيف مستقبلا
ⴰⵙⵙⴼⵀⵎ ⵏ ⵜⵏⵣⴱⴰⵢⵜ ⵏ ⵜⵉⵎⵜⵜⵉⵡⵉⵏ ⵜⵉⵇⴱⵓⵔⵉⵏ ⴼⴰⴷ ⴰⵏⵙⵙⴼⵔⴽ ⴼ ⵜⵎⵛⵓⵛⴽⴰ ⵖ ⵉⵎⴰⵍ
Comprendre la résilience des sociétés passées pour penser l’adaptation au futur
En zone verte, au stand de l'Académie du Royaume, des casques 360° sont à disposition des visiteurs pour une immersion totale. Afin de rendre compréhensible à tous, par la médiation d'outils technologiques à la pointe, la valeur des technologies ancestrales issues de la terre crue et de la pierre et de montrer ainsi la résilience de l'architecture vernaculaire, sans faire de scission entre "contemporaneité" et passé.
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Balises: COP22
Dans le cadre de la COP 22 en 2016, présentation des techniques d'éco-construction sur les chantiers de Tiznit, Ayt Ouabelli et de Tissint mais aussi de la restauration d'Amtoudi.
Comment la question de la durabilité est coeur de la production architecturale contemporaine.
Sous-titré en anglais.
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Video des projets mis à l'honneur dans la cadre de la COP 22 en novembre 2016.
Des images de Tiznit, Amtoudi, Tiskmoudine et Ayt Ouabelli.
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A un instant du projet, on ne capte plus que sa lumière, et c'est difficile à rendre. La qualité d'un espace, ici construit en terre crue, se lit dans sa lumière. Soudainement, il s'illumine. Ce matin sur le chantier, j'en photographiais la lumière, venue du ciel, inondant les salles, mais aussi traversante par les ouvertures latérales. Alors, l'espace devient matière. Mais cette lumière venue du ciel est toujours très touchante, très surprenante. J'aime ces moments du chantier où il n'y a pas encore les portes ni rien d'autre parasitant ce jeu des volumes (pour paraphraser la fameuse formule de Corbu...). Ce matin, j'ai pensé à Rothko, tout droit revenu du M'zab...
Comment faire en effet pour le rendre de tels moments sensibles visibles à d'autres yeux ?
Car aujourd'hui, à l'heure du tout logiciel, la lumière naturelle, le jeu des matières, le plaisir juste de s'asseoir et de profiter est nié. Juste à côté de ce projet, se termine une mosquée où l'espace public est nié, les doukkanas (bancs intégrés dans la maçonnerie) ont laissé place à des marches tout droit sorties d'un logiciel d'architecture. Tout y est droit, tiré au cordeau, sans égard pour l'ancien espace. Tout est lisse, sans aspérité, clinique. Le bâtiment a perdu toute chaire pour se conformer à grand renforts de peinture à une image numérique. L'histoire du site n'existe plus.
Rien, le vide, la culture de la matière a disparu derrière la transposition du virtuel dans la réalité, en niant ce qui en fait sa force : ses aspérités. Quelle souffrance d'essayer de bien construire en ce moment, face à des marchés peu transparents où le kdoub (le mensonge) est de mise... Pour tous ceux qui aiment l'architecture, la comprennent, en maîtrisent les références, c'est difficile d'accepter cette défiguration en cours de notre quotidien, ici au Maroc. Renzo Piano a dit que de tous les arts, celui qui était le plus criminel lorsqu'il était raté, était l'architecture, car tout le monde la subissait, quotidiennement. On est loin, très loin des architectes sensibles qui réfléchissent, ingèrent une référence, la subsument pour la rendre à nouveau, lui redonner vie. Pour moi, cette réussite passe avant tout par la maîtrise des matériaux... Les maîtriser signifie aussi de ne pas laisser - ici - les bureaux d'études décider des détails mais essayer le dialogue et savoir trancher. Et là maîtriser le CPS signifie beaucoup : il faut être en mesure de décrire et de rédiger des éléments qui n'ont jamais fait l'objet d'un CPS sensé être basé sur le référent initial du Règlement d'architecture national... Les combats sont sur la durée à tous les niveaux de chacune des phases du projet, et ce n'est pas sur le chantier que c'est le plus difficile.
André Ravéreau, La villa M. (collaboration de Philippe Lauwers et la participation de Paul Pedrotti), Ghardaïa, vallée du M’Zab, 1967-68.
Tadao Ando, Église de la lumière, Ibaraki kasugaoka kyokai, Ibaraki, Osaka, Japon, 1987-1989 (Projet réalisé) Maquette, béton, 95,5 x 223 x 101,5 cm Poids 200-300kg...
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Le jardin de Nébamon, Egypte v. -1350, peinture murale, 64 × 72 cm, Londres, British Museum. [Sources : Blog québecois, L'arbre dans l'art, Blog Chemin faisant, Catherine Willis, (via franswazz)... ]
Une recherche action appuyée par le programme Envimed, a débutée en avril à Tiznit. Dirigée par Marc Brevigilieri (HET Genève) et David Goeury (ENeC Paris-La Sorbonne), elle mobilise un réseau de 15 chercheurs venant d'Egypte, de Tunisie, du Maroc, de France et de Suisse. Cette recherche universitaire aborde un ensemble de problèmes posés aujourd’hui par l’urbanisation rapide des pays méditerranéens, et tout particulièrement ceux qui concernent les périmètres irrigués historiques. La modification de la gouvernance urbaine, mais aussi des cadres d’habitation et des modes de vie induisent à la fois une transformation nécessaire des pratiques agricoles, mais aussi un ensemble de dégradations écologiques et matérielles de ces périmètres irrigués à proximité desquels se sont constitués les premiers hameaux. Ces métamorphoses représentent aussi une menace pesant sur la sauvegarde de traditions multi séculaires. Des savoir‐faire riches d’un rapport singulier et complexe avec les ressources naturelles ont amenés à transformer des contraintes en opportunités.
La recherche présentée dans ce carnet repose dans un premier temps sur l’analyse fine de l’évolution que connaît la ville de Tiznit au Maroc avant d’être élargie à d’autres villes de la rive sud de la Méditerranée. Elle se penche sur un des mythes fondateurs de la ville qui tend à mourir dans la conscience commune (le mythe de Lalla Zninia, lié à la source bleue -Aïn Zerka ou Aïn Aqdim-); elle interroge les changements profonds dans la conception symbolique de l’eau, dans sa gestion sociale et aussi dans les enjeux de pouvoir qu’elle suscite. Elle aborde pour finir les dimensions qualitatives de cet environnement urbain en transformation...
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Ce 29.07.2015, son Excellence, M. Samir Yazidi, gouverneur de la Province de Tiznit, avec Ousted Abdelatif Ouammou, le maire de la ville, ont inauguré Ain Aqdim, la Source bleue, monument fondateur de Tiznit.
L'idée était de rendre le monument aux habitants de la ville (voir notes précédentes), le laisser ouvert, accessible et en faire un espace convivial (notamment en traitant les eaux d'un lieu devenu insalubre).
Nous saluons par ailleurs les deux familles riveraines Ouaziz et Ouarou qui ont soutenu le projet et cédé une partie de leur parcelle pour la création d'un jardin public autour de la source bleue.
Ce projet s’insère dans la série des projets pilotes qui accompagnent le travail mené en concertation avec l'Etat depuis 2010, pour le PASM (plan d'aménagement et de sauvegarde) de la médina de Tiznit (Wilaya de Souss-Massa-Dra, Agence Urbaine d’Agadir/Taroudant, Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville), et d'autre part avec la Société Al Omrane pour ce qui est de la conduite d'actions de sauvegarde ou de requalification.
D'autres actions ont été également menées sur les petites artères de la ville par l'active Association Amoudou et la GIZ.
Cette étude est longue, la procédure officielle en cours, est composée de 5 phases dont la dernière est celle de l'homologation d'un plan qui évitera toute défiguration intempestive de la médina (en cours d'homologation). Actuellement, le projet est soumis à l'enquête publique depuis le 24 juillet.
Mais ceci est une autre question, fort complexe et difficilement résumable, y compris pour toute personne qui est engagée depuis sept ans sur cette ville et depuis presque vingt ans sur le patrimoine du Sud marocain comme moi. Il faut du temps et il faut aussi la maturité et pour agir et pour comprendre.
La question des matériaux à elle seule occuperait toute thèse sans l'épuiser...
La question des processus urbanistiques, la question des autorisations et leurs entorses, la question de la légalité reste au coeur de tout ceci et implique certes le citoyen mais aussi tous les acteurs de la ville... tous les acteurs qu'il faut parvenir à rassembler et à sensibiliser, contre des intérêts spéculatifs de court terme. Ce qui est une gageure mais chaque projet comme celui de l'Aïn Aqdim fait que peu à peu l'action collective retrouve sa place pour assurer une qualité de vie meilleure à l'ensemble des habitants.
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Les longues soirées de Ramadan sont actuellement propices aux sorties familiales. La source historique de la médina de Tiznit est devenue désormais un lieu d'attraction. Alors que les enfants jouent, les femmes discutent et se détendent en contemplant la chute d'eau. Ne faut-il pas étendre l'espace public à destination de ceux qui en ont le plus besoin ? Le bruit de l'eau, les plantes sont autant d'éléments qui viennent féminiser le lieu. Ils permettent de rendre aux femmes la source de Lalla Zninia, fameuse fondatrice légendaire de la ville de Tiznit.
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Nous voudrions que notre enduit de chaux et de terre réveille les vraies architectures de terre, celles qui ont une âme, qui ont un corps, un ventre, une lumière. Et surtout, qu'il nous fasse oublier les plaques de parpaings mal agencés, laissés bruts : cacher cette misère inexprimable de cette non-architecture qui s'est répandue dans tout le royaume en moins de 10 ans.
Beaucoup des citoyens de la ville nous ont dit apprécier cela : tout à coup, ils ont visualisé à quoi pouvait ressembler leur ville, une fois réhabilitée. Il ne s'agit pas juste d'un enduit, il faut aussi travailler à réhabiliter la ville dans leur coeur. Travailler la représentation - la distinction sociale disait Bourdieu - elle est au coeur des processus d'adhésion ou de refus de ces matériaux jusque-là déconsidérés, soudain anoblis.
Le musée sera déterminant, de même que les opérations en cours de pavement, d'éclairement et de signalétique. Une faute de goût est vite arrivée. Je me souviens au Ksar Assa, le grossier vieil "ingénieur" ("homme d'expérience !"SIC) qui était aveugle et sourd aux notions patrimoniales, sa fierté d'avoir posé de hideuses bordures de ciment dans ce site si beau. Je me souviens aussi de la prompte attitude de la jeune génération, liée pour remplacer ces bordures par des pierres plantées, si fière d'avoir su mettre en valeur le Ksar. Dans ce pays, jusqu'à la dernière minute d'un projet, je crains l'ignoble goût de l'inculte, celui qui n'a jamais voyagé ni visité, ni pris la peine de regarder de belles choses, mais qui a le pouvoir de détruire par un choix mauvais. Je crains toujours, ce moment de fin de chantier où peuvent être posées d'affreuses lampes, une signalétique bling-bling dorée, ou simplement une couleur intense sur un bâtiment... Car tout ce que nous "réglons", nous architectes, est affaire de doigté et de mesure. La sobriété, la simplicité, l'élégance discrète, si difficiles à obtenir, et que certains ne voient tout simplement pas ! Le regard s'éduque et cette éducation fait cruellement défaut.
Même si pour le moment, on est peu nombreux à voir loin, à projeter pour la médina, tout ceci est très encourageant. Mais il faut du temps pour tout et surtout pour atteindre un vrai résultat ou un vrai niveau.
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La ville ancienne de Tiznit est connue par des textes, mais aussi par son classement, dès 1933 de cité saharienne bâtie en terre et enserrée de murailles basses caractéristiques, englobant jardins et petits hameaux appelés « ksebt » correspondant à l’implantation de grands lignages anciens autour de points d’eau. Les images d’archives rendent bien compte de cet âge d’or où une unité bâtie et paysagère caractérisait la ville et où la « modernité » et sa cohorte de formes artificielles et exogènes restait timide.
Cette distinction par rapport aux autres médinas du Royaume doit être comprise et en faire une force. Tout doit être mis en œuvre pour vraiment préserver à la fois l’ensemble et les particularismes : dans ses remparts, dans ses tombeaux sahariens, dans ses mosquées simples et austères, dans certaines de ses typologies spectaculaires (Perches de bois des minarets, parements pyramidaux, rues couvertes en matériaux traditionnels, portes et porches ornés,…), toutes les spécificités doivent être soignées et un seul enduit chaux-terre doit être appliqué sur l’ensemble du bâti de la médina pour unifier l'ensemble et lui permettre de rester une "cité saharienne".
Nous avons commencé par des projets qui seront présentés au fur et à mesure de leur réalisation : Jardin du Quartier Lmers, Souk Assil, Ain Aqdim...
Tout un travail d'explication de la ville est proposé ainsi que d'autres séries de sensibilisation qui ont commencé et qui se prolongent. Voici les premiers modèles (ci-dessus, entre autres documents nombreux) proposés aux citoyens et un accompagnement se fait déjà d'une part par la ville, sous la houlette de Ousted Ouammou, et d'autre part par les associations, notamment Amoudou.
Première réunion : mercredi 14 mai au centre culturel Mers, 18H présentation des actions, explication, sensibilisation. Objectif, les premières ruelles prises en mains et concours de la plus belle façade. L'appui aux associations.
L'enjeu est de taille : Le paysage urbain joue un grand rôle au niveau de l’image de la médina. Malheureusement, la sobriété des façades et la profondeur historique de cette cité est entachée par le manque d’entretien, l’apparition de portes métalliques ou de revêtements de façade inadéquats tel que le carrelage ou le granito... Cette tendance (rejet de son identité pour une identité artificielle de néo-citadin) interpelle et exige une approche spécifique, en mesure de faire valoir les valeurs endogènes de l’espace intramuros.
À ce jour, les relevés des monuments religieux et des demeures par quartier a permis de dégager des spécificités réellement en péril et que seul un œil averti de spécialiste habitué au patrimoine de l’Anti-Atlas peut déceler. La ville de Tiznit est une synthèse d’apports tout à fait intéressants à mettre en valeur. Malheureusement, ils sont combattus par l’ignorance et la peur de ne pas posséder un lieu suffisamment prestigieux, trop de propriétaires préfèrent les abattre. Quand le lieu ne colle pas non plus à l’idée touristique que le propriétaire se fait, alors, il va chercher d’autres formes à Marrakech ou Fès, souvent galvaudées et enlaidies par une normalisation stérile, elles s’avèrent plus coûteuses et sans intérêt pour la ville.
Plusieurs actions peuvent être entreprises afin d’endiguer les horreurs de ciment. La protection de ce patrimoine vivant qui constitue un tissu bâti ancien est très difficile. La constitution de comités de quartiers - à l'image des inflas de la tamzgha - autour d’associations seront un atout pour la participation à l’entretien des espaces et à leur compréhension. Pour temporiser des prescriptions qui pourraient être mal comprises, une sensibilisation à l'esthétique locale, à la sécurité et à la salubrité devra accompagner ces décisions. Mais aussi un concours avec dotations préalables, et expositions, pourra être lancé, pour mettre en valeur l’effort des particuliers et des services publics pour respecter l’héritage. Plusieurs concours seront lancés (photos de portes anciennes, portraits de personnes actives, ou d’éléments et artefacts architecturaux, animations, concours de dessin), viseront à favoriser l’attachement de la population à son quartier. Les critères étant de cultiver une identité vraie et des formes locales ou d’imiter les anciens dans leurs mises en œuvre mais sans les galvauder. Il faut éviter le pastiche et le clinquant pour une ville comme Tiznit. Un soin tout particulier de signalétique accompagnera chaque gagnant pour le doter d’une plaque mettant en valeur sa famille et le travail de restauration de leur demeure.
Dans le même sens, pour sauver les quelques demeures qui sont encore debout de la pression anarchique des particuliers sur le foncier, nous avons procédé à l’inventaire systématique de demeures de caractère, en proposant en sus, à tout particulier désireux de faire un projet de maisons d’hôtes ou de tout autre projet visant à conserver le bâti originel, une assistance technique (gratuite) à projet. Car il faut conseiller fortement à un citoyen qui possède une demeure ancienne, de conserver sa façade, ses portes, les hauteurs originelles, voire des détails de mise en œuvre intérieures - les plans anciens sont de plus en plus rares - qui peuvent être stabilisés.
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Première étape d'une remise en valeur de la médina dans ses caracteristiques spécifiques. Imposer les techniques traditionnelles et les gouttières historiques en terre cuite à été un combat long, très long. Garder les pilers en pierre, intégrer une charpente traditionnelle, tout ceci est une évidence pour moi ou d'autres personnes familiarisées à l'idée de mise en valeur patrimoniale. Mais ici c'est une lutte. Lorsqu'on aboutit à un résultat satisfaisant, le projet peut constituer une étape intéressante à la redécouverte de la ville.
Nous epérons que le café maure qui était associé à ce lieu dans le quartier, en fait une autre cour intérieure autour d'une galerie jouxtant lesouk Assil, sera convenablement restauré, sans adjonctions parasites ou goût douteux... Comme toujours, je me tiens à la disposition des riverains pour les accompagner.
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A l'initiative de l'institut français d'Agadir, dans le cadre du projet Caravane, l'orchestre national de Jazz a séjourné du 15 au 20 avril dans le ksar d'Assa pour créer un morceau de 17 minutes. Ils ont profité du théatre de plein air pour jouer avec les troupes locales sur l'esplanade.
Puis sur le chemin du retour vers Agadir, ils se sont arrêtés à Tiznit où ils ont donné un concert sur la scène de la kasbah Aghennaj, le samedi 20 avril. Outre quelques grands classiques, ils ont offert une dizaine de minutes de leur dernière composition "Ksar Assa" qui sera joué par tout l'orchestre au Maroc en juin 2013.
Ce beau projet a été mis en image par France 24 qui a diffusé un reportage de 9 minutes aujourd'hui.
Il peut être vu en cliquant ici.
Un grand merci à Kevin Jaglin qui fut la cheville ouvrière de ce projet.
Quelques images issues du reportage.
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La revue Architecture du Maroc consacre dans son numéro quarante-neuvième (n° 49), deux articles sur mon travail : l'un concerne Tiznit et le projet du Musée de la ville ; l'autre mes restaurations des greniers collectifs d'Amtoudi.
Le numéro complet est un bonheur à lire qui donne à voir toutes les composantes culturelles du royaume !
Aida Akalay signe l'article sur le musée de Tiznit :
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Grâce à la ténacité de ousted Abdelatif Ouammou, le président de commune, et toute son équipe, l'ancienne prison civile est oubliée au profit de la renaissance du site de la Kasbah Aghenaj, citadelle bâtie en 1810, dont l'enceinte est désormais presque complètement restaurée. Le musée est lancé, il sortira de terre dans quelques semaines.
Comme pour la restauration, il sera question de revisiter les procédés anciens et de poursuivre leur réhabilitation aux yeux de la population. L'essentiel, est de conserver un bâtiment parfaitement restitué, protégé et l'inscrire dans la dynamique culturelle de sa ville. La ville a porté ce projet, a entendu la réflexion sur la restauration des techniques anciennes, a sauvé le lieu et, avec ses moyens propres le met en valeur. Cette démarche admirable est emblématique d'une bonne gouvernance locale. Maintenant, il faut donner du temps au temps, rien jamais n'arrive par miracle. Tout se construit, imiks imik, petit à petit.
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Depuis l'effondrement brutal de la courtine Sud-Ouest le 21 février 2010, choc qui avait été très douloureux à vivre (l'effondrement était dû aux infiltrations des pluies violentes de janvier et février et de la non-possibilité d'intervenir sur le site), il fallait reconstruire, restituer en consolidant des fondations très éprouvées, le mur en pisé effondré et gérer la buse mal installée depuis les années 1970, en dépit du bon sens, à la place d'une ancienne khetarra désaffectée.
D'autre part, depuis le 28 septembre, date d'ouverture du chantier, le bastion Sud a fait l'objet d'un suivi quasi-journalier. Chaque détail et découverte non-prévue ont été pris en compte. Malmené par du béton armé installé directement sur le mur en pierre de taille et le pisé, cet bastion qui faisait office d'entrée historique de la Kasbah, a en effet connu un tassement differentiel important ces dernières années entraînant des fissures graves et un début de délitement des parements. Tout ceci a été repris par l'entreprise SABIMO, avec son excellent chef de chantier, le toujours vaillant Saïd Bourti, avant les pluies violentes de l'hiver, et avant Id Kbir... Il était malheureusement impossible de reconstruire en pisé du fait des vibrations que cela aurait entraîné sur l'ensemble et notamment sur la porte en pierre de taille très éprouvée.
Par ailleurs, une nouvelle peau à la chaux vient entourer la Kasbah sur l'ensemble de ces murs extérieurs, protégeant de façon pérenne le pisé. Bien sûr, je suis la première à regretter les imperfections et la patine du mur avant son enduit, mais sa fragilité, son grand âge et sa perméabilité rendent sages : l'enduit est fondamental n'en déplaise aux romantiques. Autre croyance : les trous des entretoises doivent être impérativement bouchés puisqu'ils permettent à l'eau - l'ennemi de toute construction - de pénétrer aisément dans le mur et de le déliter ensuite de l'intérieur.
On ne peut parler ici de toutes les étapes et de toutes nos découvertes qui viendront enrichir le musée, mais nous sommes tous réunis au chevet du bâtiment, architectes, municipalité, ingénieurs, concepteurs divers et responsables des Monuments historiques : tout le monde se soucie de sauver l'un des monuments fondateurs de la ville de Tiznit. Il restera la mosquée qui devrait être restaurée dans les règles de l'art à l'image de la Kasbah... j'espère avant les pluies...
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La vidéo du colloque sur la fibule :
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Vraisemblablement édifiée au XVIII° siècle sur un plan saadien, la mosquée principale de Tiznit, est un vaste édifice à salle hypostyle. Son impressionnante volumétrie, son minaret carré de forme canonique admirable et la simplicité de son vocabulaire architectural, lui confèrent le statut de monument historique au coeur de l'ancienne ville.
Le minaret a été malencontreusement conforté dernièrement à son pied par un grossier béton qui a perturbé légèrement l’équilibre d’ensemble. Comme toute masse architecturale harpée à base carrée, le minaret est maintenu dans ses angles et renforcé par un système constructif qui a fait ses preuves dès les premiers siècles almoravides (minaret de la Koutoubia à Marrakech, de la tour Hassan à Rabat, etc.) Un curetage de la zone et des confortements partiels permettront aisément de garantir son assise. En même temps la réfection de sa façade avec un enduit à la chaux permettrait de restituer aux bâtiments son prestige premier.
Malheureusement, de nombreux responsables souhaitent détruire le bâtiment pour le reconstruire en béton soit disant telle qu’il est. Or nous savons que le béton présentera des pathologies graves dans quelques décennies, qu'il ne respect en rien l'environnement et surtout que cela se traduirait par la mort d'un monument historique symbole de l'identité urbaine de Tiznit.
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